30 septembre 2005

Liberté 2005

 

 

Chapitre II

 

 

Lundi le 17 octobre 2005

 

Deux beaux rayons de soleil m’accueillent ce matin à mon réveil : Maurice et le vrai soleil et je me suis payée toute une cure de sommeil cette nuit (presque 12 heures). Nos seules sorties pour aujourd’hui, la librairie de Newport et le bureau de poste. Le reste du temps on l’a passé ici et il s’est envolé très très vite. Au bureau de poste, j’avais un colis à poster et Maurice m’a laissé aller voir la commis, seule. Je pensais qu’elle ne ferait que peser et mettre les timbres mais j’ai eu droit à avoir à remplir des papiers, à me faire poser des questions que je ne comprenais pas et là je lui dis timidement : I don’t understand and I speak English just a little bit. Elle me répond que ce n’était pas grave. Elle voit Maurice au fond de la salle (elle a dû nous avoir vus entrer ensemble ou ben on a une tête de québécois tous les deux, ché pas) en tout cas, elle lui fait signe de venir me rejoindre. Elle recommence son baratin de questions avec Maurice et finalement, tout rentre dans l’ordre. Une chance que j’ai eu mon homme. Je ne l’avais vraiment pas cet après-midi le speak english. . J’ai juste été bonne pour payer. C’est déjà ça.

 

 

Mardi le 18 octobre 2005

 

Ce matin, randonnée pédestre par une belle journée ensoleillée dans la petite section

 Appalachian Trail. C’est une piste pour randonneurs avec difficultés moyennes. Des escaliers rudimentaires en bois à certains endroits, toujours en montant et également toujours à flan de montagnes, voilà un petit portrait de cette piste. Après une heure de montée environ, nous arrivons à un abri pour dormir, le Gavenport Gap. Impressionnant avec son foyer intérieur, son gigantesque lit en bois, les crochets pour suspende la viande, le plancher sur la terre battue et la façade avant, toute en grillage comme les grosses clôtures Frost. Ici les ours sont dans la nature et les hommes en cage pour dormir. C’est ici que j’ai vraiment pogné queque chose. Inutile de vous dire que par la suite j’ai fait aller la clochette à plein régime. Si celle-ci avait pu être colorée du fait que je lui ai chauffé la couenne, je suis sûre qu’elle aurait été de la couleur rouge feu, la pauvre. Par la suite, nous retournons par le Chesnut Br Trail où nous descendons presque continuellement. Quand même, belle surface de sol en général. Momo a fait le Kit Kodak. Cette trail longe une belle petite rivière avec de magnifiques cascades d’eau entourées de roches recouvertes de mousse, de fleurs par ci par là. Une superbe roche blanche, grosse comme un ballon faisait sa fraîche au milieu du chemin. Un moment donné, j’entends quelque chose dans le bois. J’arrête de bouger, je suis seule et aux aguets car Momo est plus loin derrière pour les photos. Qu’est-ce que c’est?... Un ours?... Ouf! Non, ce sont deux dindes sauvages. Ben contente, la mère. Rendue au haut de la piste, je suis dans presque tous mes états. J’ai les pieds en compote, ça fait tout près de 4 heures que l’on marche. Je commence à avoir mon voyage. J’ai presque pu rien que l’air d’aller tellement je suis fatiguée. Si j’avais pu traîner une paire de jambes de rechange, j’pense que j’l’aurais fait. Nous sommes maintenant sur un chemin forestier, sur la belle «gravelle». Ça me donne un peu plus de «guts». Ça marche beaucoup mieux mais c’est quand même assez difficile car ça monte toujours en zigzaguant. Maurice lui, appelle ça, monter en épingle. On en a encore pour au moins une bonne heure. Des bouts, je bougonne. Quand on a vu l’auto, j’étais aux anges et nous avons crié :YAOUOU, on est arrivé. Partis de là, on revient par la Foothills Parkway, route panoramique des Smoky Mountains où nous faisons plusieurs petites haltes, pour mieux admirer tous ses merveilleux paysages. Momo a pris soin de sa petite princesse qui s’était défaite de ses chaussures. À chaque halte il plaçait toujours la voiture dans le bon sens pour que je vois bien le paysage. Quel homme attentionné. Maurice me dit : Y me reste rien qu’un bébé, y faut ben que j’en prenne soin. Ben gentil…Ce matin, en partant pour la randonnée, je croyais que c’était pour aller voir les Smoky Mountains de plus près. Cela me motivait car je ne suis pas très friandes des randonnées pédestres. (J’les faits plus pour faire plaisir à Momo. Il en fait déjà beaucoup pour moi. J’y en doé ben une.) On a rien vu des Smoky. Après avoir fait la route panoramique en voiture, je dis à Maurice : c’est presque du masochisme que de faire des randonnées comme ce matin quand on peut voir les magnifiques paysages sans douleur surtout.

Smoky Mountains : montagnes de grosse fumée. Cela provient du fait qu’il y a une brume gris-bleu qui couvre les montagnes. C’est un phénomène naturel dû au fait de la densité de la forêt qui sécrète de l’eau et des hydrocarbures constamment. Ce soir, Momo me fait un bon massage de pieds et je lui dis : Ça s’rait peut-être bon d’les mettre dans laine. Là, y m’regarde l’air tout hébété et me dit : Que cé que tu dis là? Je lui dis: dans un bas de laine. Lui, y avait compris dans l’aine. Et là, j’en ai ri un bon coup et me suis endormie là-dessus. Journée enrichissante et bonne pour former le caractère.

 

 

Mercredi le 19 octobre 2005

 

Ce matin, la levée du corps est plutôt pénible. Heureusement, nous avions prévu une journée sans sortie. Un beau soleil radieux nous met de bonne humeur. Nous complétons notre livre de bord et après c’est le bain de soleil accompagné de lecture. Cet après-midi, à l’ombre : 26.5 ° Celsius et au soleil : 36.5° Celsius. Assez «hot» et on est bien. Malgré la chaleur, Momo lave son camion et le devant de la roulotte. Ce soir, nous préparons cette dernière pour le voyage de demain. Journée sans grande pression et repos bien mérité.

 

 

Jeudi le 20 0ctobre 2005

 

Il fait 27° Celcius ce matin. On se lève en forme et après un bon déjeuner on démarre. Il est environ 10:45 heures. Nous nous arrêtons pour saluer notre hôtesse en anglais: we would like to say you thank you very much and have a nice day. Avec un grand sourire, elle nous dit: Save your trip. Sur la petite route de Cosby, nous croisons une dizaine d’hommes, lesquels nous croyons, sont des prisonniers. Ils formaient deux groupes de chaque côté de la route et ils ramassaient des détritus. Ils avaient chacun un sac vert et ils portaient un dossard. Ils étaient suivis par un shérif en voiture. Ceci nous a laissé penser qu’ils faisaient des travaux communautaires, comme dans les films de bagnard. À Papermill, notre attention est attirée par les magnifiques murs pour isoler du bruit. Je les trouvais presque décoratifs. Un peu plus loin je remarque des chemins bordés de terre rouge comme à l’Île de Prince Édouard. Encore une fois, nous frappons un bouchon et là encore, il y en a qui circule sur l’accottement. Pas de police dans ce temps-là pour ces contrevenants, ça me met en rogne. On a constaté à nouveau que les bouchons font manger. On s’est amusé aussi à surveiller les plaques des autos et ça a bien occupé notre temps. On a vu des plaques du Michigan, Tennessee, Ontario, Oklahoma, Massachusetts, Florida, Pensylvanie, Arkansas, Géorgie, Missouri, Alabama, etc, Le bouchon nous a tenu à petits pas de tortue tout près d’une heure. Finalement, en passant, on a vu que c’était dû à un accident. À Cookville, nous avons croisé un beau petit chevreuil aux abords de la forêt. Il était très mignon. À quelques minutes du camping et toujours sur l’autoroute, nous voyons une roulotte se mettre à zigzaguer. Elle était juste devant nous. Maurice prend plus de distance et surveille attentivement ce qui se passe. Finalement, après 6 à 8 zigzags elle réussit à reprendre son équilibre, à notre grand soulagement. Ce fut court, mais quand on est dedans ça semble toujours plus long. Enfin, on arrive au camping à 5.00 heures, leTimberlie Campground, à Lebanon, Tennessee. L’installation se fait bien malgré un terrain étroit et nous ne sommes ici que trois jours.

 

 

Vendredi le 21 octobre 2005

 

Nuageux, venteux, plus frais ce matin. Maximun: 23 ° Celsius. À l’heure du midi nous décidons d’aller visiter un site historique: The Hermitage de Nashville. C’est le manoir d’Andrew Jackson, 7ième président des États-Unis. Nous étions les seuls francophones sur une cinquantaine de visiteurs. Après l’avoir dit, l’animatrice vêtue d’une belle robe bleue d’époque, demande à son confrère d’aller chercher la description de la visite en français puis elle nous adresse timidement quelques mots en français. «J’ai trouvé ça correct et nous avons pu très bien suivre la visite avec nos feuilles. The Hermitage est la maison où Andrew Jackson et sa famille sont revenus après huit ans à la présidence des États-Unis. À la suite d’un incendie, la famille décida de la restaurer et de la reconstituer comme elle était en 1837-1848. Magnifique maison typique comme dans les films. Également, il exploitait une plantation de coton. Il a eu jusqu’à 150 esclaves à son service. Ces derniers étaient bien traités et à voir leur demeure, on constate vraiment que même s’ils étaient esclaves, ils avaient été respectés. Presque chacun avait sa maison familiale, sobre mais bien pour l’époque. Nous avons été impressionnés par la structure, l’architecture, la décoration et les meubles. Cependant, ça ne bat pas nos visites à la Forteresse de Louisbourg et au village historique Acadien. Ces deux dernières visites sont toujours au premier rang de notre palmarès au niveau de l’animation.

 

 

Samedi le 22 octobre 2005

 

Ensoleillé mais frais ce matin. Température, 17° Celsius. Nous décidons de nous rendre à Nashville faire du lèche vitrine à l’immense Centre d’achat Opry Mills. À l’intérieur, on y retrouve le fabuleux restaurant AQUARIUM. Lorsqu’on est à table, on est entouré d’un immense aquarium et l’on y voit des poissons tout le tour. Malheureusement, nous ne l’avons vu qu’en partie car nous avons décidé d’aller manger ailleurs car la file d’attente était trop longue. Maurice s’est rempli les yeux au magasin Outdoor World. Plus d’une heure à regarder des articles de camping, de pêche, de chasse, des bateaux, des chaloupes etc. Il y a de tout pour les amateurs de plein air. Plus loin, on s’est amusé à essayer des chapeaux de cowboy pour finalement s’en acheter chacun un. Deux vrais beaux pétards prêts pour se rendre au Texas. On est bien content de nos gâteries. On est entré dans le Centre d’achat vers midi et lorsqu’on est sorti, c’était le coucher de soleil.

 

 

Dimanche le 23 octobre 2005

 

Journée merdique: 10 ° Celsius. Froid avec pluie légère. Est-ce passager ou bien est-ce vraiment le temps de descendre vers le sud. On a prolongé d’une journée pour nous permettre d’aller visiter le grand centre d’articles et de matériel pour véhicule récréatif. Beaucoup de choses étaient tentantes mais on a été très raisonnable. À notre retour ça été la routine des préparatifs de départ de demain matin. Avec tous les travaux de construction et les détours occasionnés, notre petite Cin en perdait son latin. Quand même avec quelques mises au point, elle finissait toujours par bien nous ramener à bon port. Elle est devenue un membre indispensable à notre famille.

 

 

Lundi 24 0ctobre 2005

 

Départ du camping vers 10.00heures avec un magnifique 10° Celsius. Y fait pas froid, y fa fret. Ce matin, Momo ne m’écoute pas, alors, il se trompe de chemin. On fait un arrêt pour remettre les pendules à l’heure. Nous empruntons un nouveau chemin qui nous fait passer sur une route locale. Nous nous exclamons à tous moments devant les flamboyantes maisons avec leurs immenses terrains qui s’étendent sur des arpents et des arpents. On pourrait comparer cela aux grandes maisons et domaines que l’on voyait dans la série Dallas. Il n’y en avait pas que quelques-unes, il y en avait de chaque côté et tout le long de la route. On s’esclaffait devant chacune, on n’en revenait tout simplement pas. On n’a pas le nom de la ville mais on sait que c’était un quartier huppé du sud de Nashville. Vraiment de toute beauté. Nous arrivons pile au début de la Natchez Trail Parkway. Cette route fait une longueur de plus de 700km. Du nord, elle part de Nashville, Tennessee et se termine à Natchez, Mississipi. On circulait bien doucement sur ce chemin de forêt quand tout à coup, nous traversons le pont Double Arch Bridge duquel on a une vue impressionnante de l’autoroute 96. En fait, nous sommes à 155 pieds au-dessus de l’autoroute. Le paysage est fait de collines et les arbres ont leur belle parure d’automne. Les abords de la route sont propres et très bien entretenus. Depuis le début de la Natchez, la route zigzague comme un serpent. Enfin, nous mettons pied au camping Meriwether Lewis, Natchez Trace Parkway, Tennessee, vers les 2.30 heures. Celui-ci est en pleine nature. On est seul dans une boucle et le paysage est magnifique vu de notre dînette. Vers 3.30 heures, nous partons explorer le camping. Surprenant le nombre d’emplacement. Nous remarquons 4 roulottes immatriculées au Québec et sur notre retour, nous allons rencontrer un québécois près de sa roulotte et là la conversation s’engage. Ça fait 7 ans qu’ils voyagent seuls et là, ils sont en direction du Mexique. Bien gentils. On s’était fait dire que c’était un camping sans service, qu’il fallait vraiment être autonome. À notre grande surprise, il y avait des toilettes à l’eau courante, vieilles mais propres, un abreuvoir donc de l’eau potable et un endroit pour remplir son réservoir. Il manque seulement l’électricité et le dumping, du moins ici. C’est un camping gratuit. Bonne journée.

 

 

Mardi le 25 octobre 2005

 

Hier soir, il faisait 5 ° Celsius à l’heure du coucher et mémère était gelée comme une crotte. Il n’y avait pas d’électricité, donc pas de couvre-matelas chauffant pour le dodo. Alors, je me suis couchée avec mon pyjama doudou, mes bas de laines, mes gants, 2 sleepings par-dessus nos couvertures, le nez en dessous des couvertures et ainsi, j’ai pu m’endormir. Ça faisait chic et surtout très romantique. J’comprends pas mon Momo, y m’a pas chanter la pomme. Ah! Ah! Ah! Dans ces conditions glaciales, ça aurait été sûrement plus par devoir. En fait, c’est quoi ça par devoir?... Ah! Ah1 Ah!...Ce matin, il fait encore 5° Celsius. Nous plions bagage pour descendre vers Tupelo. Départ vers 11.15 heures. Sur notre route, nous avons pu admirer d’immenses champs de coton. C’est très beau à voir. Nous avons également rencontré 2 marmottes et 4 dindes sauvages. La Natchez est une route agréable pour circuler en voiture. Le maximum est de 50 milles à l’heure et aucun camion commercial n’a le droit d’y circuler. Plutôt relaxe. Nous aboutissons tout d’un coup sur un beau et très long pont qui traverse la Tennessee River. Celle-ci est aussi large que la rivière St-Maurice sinon un peu plus. Vers 2.00 heures, Maurice change d’idée et décide d’arrêter au camping Tishomingo State Park, Natchez Trace Parkway, mais Mississippi pour 2 jours. C’est le plus beau site que nous ayons eu à date dans les Parcs d’État. Nous avons un beau petit lac à proximité et en même temps des petits canards et des oies se prélassent tout près. Nous avons du beau soleil mais ce n’est pas tellement chaud tout de même, 13° Celsius. Notre chaufferette fonctionne à planche encore. Peu de campeurs sur le terrain. Journée agréable.

 

 

Mercredi le 26 octobre 2005

 

Ensoleillé ce matin mais encore froid. Vers 7.00 heures le thermomètre indiquait 1° Celsius comparativement à 12° Celsius vers midi. En avant-midi, Maurice téléphone au CAA et à la FQCC pour s’informer des conditions d’accès au réseau routier et aux campings en Louisiane et au Texas. La seule recommandation qu’on nous a faite, est d’éviter la région de la Nouvelle Orléans. Pas de restriction pour la Louisiane ni le Texas. Ainsi, nous sommes plus rassurés pour poursuivre notre route. Sur la fin de la matinée, nous sommes allés prendre une longue marche dans la forêt de Tishomingo et sur le chemin autour du camping. Les trails étaient très belles. Elles étaient vraiment dans mes cordes. Dans le premier sentier, nous avons été surpris par deux écureuils noirs qui se couraient après autour d’un gros tronc d’arbre. Ce fut surprenant et fascinant à la fois. Plus tard, nous circulions tranquillement du haut d’un vallon quand tout à coup nous entendons du bruit en bas. Nous arrêtons automatiquement notre marche et voilà qu’un joli petit chevreuil gambade tout doucement dans la forêt clairsemée. C’était une scène ravissante. Au retour, nous prenons notre lunch à l’extérieur. Bien vêtus et au soleil, c’était très agréable. Nous avons passé aussi, une bonne partie de l’après-midi , bien installés au soleil à faire de la lecture et, dans un élan venant du coeur Momo me lâche ceci: Avez-vous hâte d’avoir mon âge hein!  Et là, il rit dans sa barbe. J’pense ben qu’y était ben heureux pour s’exprimer ainsi. En fin d’après-midi, préparatifs de routine pour le départ de demain. Ce soir, nous allons prendre une autre marche autour du camping. Au retour, vers 6.30 heures, c’était déjà la brunante et pas très loin de la roulotte, à environ 100 pieds devant nous, 2 beaux petits chevreuils traversent le chemin. Ce fut un moment excitant. Journée paisible.

 

 

Jeudi le 27 octobre 2005

 

Très beau soleil ce matin, encore frais et la température est de 11° Celsius par contre, dans l’après-midi, elle a grimpé à un confortable 18° Celsius. Le départ s’est fait à 10.00 heures pile. Hier soir, j’ai reçu un téléphone de mon beau Ré. J’étais très contente. Il va très bien. À l’area de Pharr Mounds, au bord de la route, un très très petit chevreuil s’était arrêté et il était à environ 100 pieds de nous. On aurait dit qu’il posait pour nous dans toute sa splendeur. On s’est dépêché de sortir notre caméra mais une voiture est passée et l’a fait fuir. Très déçus, photo à l’eau. Nous arrivons au camping Tombigbee, Tupelo, Mississipi vers midi. Nous avons choisi nous-même notre emplacement et l’installation s’est bien passée. Nous décidons d’aller en ville car il est encore tôt et nous faisons toutes nos commissions cet après-midi car demain c’est jour de repos. Nous nous sommes rendus à la bibliothèque municipale pour aller sur Internet. Nous n’avons pas pu envoyer notre livre de bord car les ordinateurs avec la connexion internet n’avaient pas de lecteur CD. Ce n’est que parti remise. Il sera plus épais la prochaine fois. Merci beaucoup à tous ceux qui nous ont envoyé un petit mot suite à la lecture de notre livre de bord. Ça fait toujours plaisir et ça nous motive à continuer notre rédaction. Contents de notre journée.

 

 

Vendredi le 28 octobre 2005

 

Ce matin par un beau 18° Celsius et un ravissant soleil, nous marchons jusqu’à l’accueil pour payer nos 2 jours de camping et demander une carte pour les sentiers. Par la suite, nous allons faire la Tree Trunk Trail. Elle est assez escarpée et nous n’en faisons que près de la moitié. Tout est bloqué par un gros tronc d’arbre et la passerelle est défoncée. Donc, nous rebroussons chemin. Pendant l’allée, à environ 50 pieds de nous, un petit chevreuil passe devant nous. Je l’ai aperçu la première et j’étais toute énervée. Je l’ai vu dans son entier tandis que Maurice n,a vu que quelques parties de son anatomie. Tout en marchant, mes pensées vagabondaient. J’étais avec toute ma petite famille et chacun a passé dans mon esprit chacun son tour. Alors j’en parle à Maurice et nous décidons de leur écrire chacun un petit mot. Est-ce l’amour? Est-ce l’ennui? Peu importe, ce dont nous sommes sûrs, c’est que nous les aimons tous beaucoup. Nous nous assoyons donc sur un banc dans la forêt et là nous pondons nos petites phrases. Notre muse était dans un «high». Cet après-midi, nous allons prendre une marche sur la route autour du camping. Le ciel était d’un beau bleu clair et nous entendions tomber les feuilles tellement c’était calme. Tout à coup des crépitements se font entendre. Nous avançons à pas feutrés tout en ayant toujours une oreille tendue. Et vlan, voilà le pot au rose. Ce sont 3 grosses dindes sauvages qui se sauvent. Elles étaient à peine à 20 pieds de nous. Maurice n’a pas eu le temps de les immortaliser. Journée relaxe.

 

 

Samedi le 29 octobre 2005

 

Départ du camping ce matin à 9.30 heures. Soleil resplendissant, ciel bleu pâle mur à mur. Juste avant de sortir du camping, un grand monsieur nous fait signe de s’arrêter et il vient nous voir. Il nous salue ainsi : Bonjour les Québécois. Il ressemble à Gilles mais moins joufflu. Très sociable. Il vient de Gatineau mais est originaire de Terre-Neuve. Lui aussi voyage en solo et c’est son premier voyage. Il se dirige au Mexique. Il craint les gros camions sur les autoroutes. Ils sont partis pour 6 mois. Cette partie de la Natchez que nous descendons ce matin a été plus atteinte par les ouragans. C’est la vraie désole à plusieurs endroits dans la forêt et aux abords de la route. La semaine dernière, le camping où nous resterons ce soir était fermé. Nous arrivons au camping vers 12.00 heures. Nous choisissons notre terrain et c’est gratuit. Nous y rencontrons nos nouvelles connaissances d’il y a 4 jours, Jocelyne et Julien. Et là on était très heureux de se revoir. Nous sommes allés les rencontrer dans leur roulotte cet après-midi et elle nous a refilé quelques bons tuyaux. Très dynamique, la Jocelyne et le beau Lucien, lui, très gentil et plutôt très réservé. Rencontre très agréable. En les quittant, nous nous dirigeons vers la petite trail, Little Mountain Trail. Plutôt facile et plaisante à faire. Nous constatons, en faisant le tour du camping qu’il y a plusieurs Québécois. On est contents de se saluer. Quelques-uns sont en gang et d’autres voyagent en solo. Ils proviennent de différent endroits : Rouen Noranda, Val d’Or, Gatineau, Drummondville et Québec. Relaxons le reste de l’après-midi et petit feu de camp durant la soirée. À 5.15 heures nous téléphonons à Anne-Marie pour lui souhaiter bonne fête. Ça lui a fait bien plaisir et toute la petite famille est en pleine forme. À 5.30 heures le téléphone sonne. Qui est là? C’est Denis et Carole. C’est plaisant d’avoir des nouvelles de notre petit monde de chez nous. Et plus tard : communication avec Françoise, Labinet, Je suis très heureuse de jaser un peu avec toi.  On se reprendre plus tard quand on sera sorti du bois, la communication sera meilleure.  

 

 

Dimanche le 30 octobre 2005

 

Ce matin, un gros cadran de fou nous réveille à 7.30 heures. C’est la grosse Berta de génératrice de notre ti-casse de voisin que celui-ci a mis en marche et qui a fonctionnée jusqu’à 9.00 heures. Le temps de dire bonjour à mon amour et de lui donner son bec me vlà partie à chialer après l’espèce de beau con qui nous a réveillés. Hier, ça m’a pas dérangé mais ce matin 7.30 heures, j’ai trouvé cela enrageant et déplacé. Pour moé, y s’pensa tu seul. Si j’ava pas eu peur j’y auras montré le majeur. La température ce matin : un splendide 3° Celsius. Le soleil est présent mais c’est froid.  Le départ du camping se fait à 9.00 heures. On arrête à la station service située à la sortie du camping pour faire le plein et l’on y rencontre deux québécois, dont l’un a une très grande expérience de voyage (10ans). Il nous donne des suggestions de campings et de choses à ne pas manquer. Ils ont beaucoup de jasette. L’autre s’intéresse à notre GPS. Parle, parle, jase, jase : on part ½ heure plus tard. Tous les québécois que nous avons rencontrés sont tous des gens très simples et sociables avec le goût de l’aventure. Quelques minutes après notre départ, on rencontre trois belles dindes sauvages aux abords de la route. J’étais énervée comme une belle dinde en les apercevant. Ces demoiselles avaient l’air guindées avec leur grand cou étiré. Elles, pas moi. En bordure du chemin c’est encore plus sinistre qu’hier. C’est presque triste même. On se demande dans quel état on va retrouver les prochains campings. C’est ce que l’on saura plus tard. Ce désastre s’étant sur une cinquantaine de kilomètres environ; c’est le pire bout à date. Sur différentes sections du trajet on remarque d’immenses beaux champs de foin. La récolte est déjà faite et le ballots sont roulés comme par chez nous. Également, on a aperçoit un troupeau de magnifiques chevaux dans un enclos. A Koscuiskon, on admire un grand héron aux aguets, parfaitement immobile comme un arbre. Il avait une posture noble.  11.30 heures: arrêt à Cypress Swamp Trail,. Nous faisons le sentier au complet. Momo fait clic, clic, clic. C’est assez impressionnant de voir tous ces beaux grands arbres dans des marais. Leur forme est vraiment spéciale. La base ressemble à un gros oignon sur les premiers pieds et le reste du tronc est très droit. A un moment donné le paysage change complètement. On en est rendu à longer un beau grand lac. C’est presque la mer tellement c’est grand. Il se nomme Ross Barnett Reservoir. Là on quitte temporairement la Natchez Trace pour faire un détour par Jackson. La route est en  construction. On passe dans la banlieue qui est plutôt industrialisée. À 11.40 heures on remet nos huit roues sue la Natchez. En début d’après–midi je cogne des clous comme une vielle mémère sur sa chaise berçante. La levée du corps à 7.30 heures ce n’est pas mon heure.  C’est la première fois, depuis le départ du voyage, que je me sens la tête si lourde.  A 1.30 heures Maurice change d’idée, il décide d’aller voir si le camping Rocky Spring est ouvert. Il est bien ouvert contrairement à ce que l’on nous avait dit. Alors, on se choisit un site et ça ne nous dérange pas qu’il soit sans service puisqu’on est autonome. Il est gratuit. On reste ici une nuit. Au soleil cet après-midi il fait un beau 25° Celsius. Momo ressent de la fatigue alors, il va faire son petit roupillon et moi, je fais de la lecture.  Pascal et Patricia nous téléphonent en soirée; bien contents d’avoir de leurs nouvelles. Ils vont bien tous les deux. Journée plaisante.   

 

 

Lundi, le 31 octobre 2005

 

Départ à 9.30 heures avec un 15° Celsius. Ce matin, mon homme est en pleine forme. Hier soir, il s’est couché presqu’à 9.00 heures à l’heure des p’tits. Trop fatigué. C’est pas drôle pour un jeune retraité de se lever à 7.30 heures quand on a perdu l’habitude de se lever tôt. Oh! Oh! Oh! Au moment de partir, il m’offre de conduire et j’en suis très fière. Pour débuter il me donne un petit cours de rattrapage et me voilà embarquée sur la Natchez. Je ne suis pas très à l’aise et je m’arrête à l’area suivant. Très heureuse d’avoir fait l’expérience. Et là c’est vrai que maintenant, je laisse la route à mon conducteur préféré et adoré. Autres constatations, je ne peux plus fouiner car, j’ai les yeux toujours fixés sur la route et les rétroviseurs, c’est trop de stresse pour moi. Depuis le début de la Natchez, on a rencontré trois tatous mais, les pauvres avaient tous été frappés à mort. Selon les dires de Maurice c’est un animal qui se nourrit de fourmis; il y en a beaucoup ici. Je le trouve savant mon homme. On a encore vu une dinde: une vraie dinde à queue. Elle a failli se faire tuer par un camion.  Elle s’est envolée juste à temps; elle a eu une bonne frousse.  On est arrivé au camping du Natchez State Park vers la fin de l’avant-midi. On prévoit y séjourner une semaine; on est content de se reposer après un mois de voyage et de visite. Je me décide enfin à me couper le toupet car là il est plutôt long. Je suis nerveuse. Je m’exécute devant le miroir et je fais exactement comme ma coiffeuse Marleine m’a expliqué. Oh! Malheur, ça ne donne pas le résultat escompté. Il est trop court et pas égal. Chu partie à rire et là je me suis dit : Que le diable l’emporte, ça repousse, pis icitte j’connais pas personne et pas de photo pour le moment sauf de loin. J’ai quand même mon orgueil… Par contre, il n’y aura pas de prochaine fois. Il reste l’étape suivante pour ma chevelure et c’est la teinture. C’est Momo mon spécialiste. Il a eu un petit cours avant de partir par Anne-Marie, faut ben que j’lui fasse confiance. Après le dîner on va prendre une bonne douche. .Après deux jours de lavage à mitaine, c’a été presqu’une jouissance. C’est ben parce qu’on parlé ce matin de ces bébites- là, que nous en voyons deux qui fouinent près de notre site. Ce sont deux tatous et ils ne sont pas peureux, Momo les a approchés de très près et les a photographiés. Face à Maurice l’un d’eux s’est levé sur ces deux pattes on voulant dire: pose-moi. Momo lui a tiré le portrait. Je ne le les trouve pas très jolis avec leur allure de dinosaure; je n’irais surtout pas les flatter. Cet après-midi: 28° Celsius. Beau soleil radieux et le ciel est d’un magnifique bleu azur. En allant marcher au tour du camping, j’aperçois une maman chevreuil de l’autre côté du chemin à environ cent pieds. Je l’ai dit doucement à Momo mais, dommage pour lui, il n’a eu que le temps de voir sa belle queue blanche se retrousser dans les airs et elle était disparue On fait quelques pas et là, Maurice aperçoit à son tour un petit chevreuil sur notre côté. Il a juste le temps de le poser. Et voilà que ce dernier se sauve retrouver sa mère. Ce soir on prend une autre petite marche, y fa noir comme sul guiâble. C’est un tintamarre hallucinant de crikets qui nous surprend en premier. On n’en a jamais entendu autant en même temps. C’était hallucinant mais à la fois agréable à entendre. Au moment où je tape ces lignes la pluie a commencée. La dernière remonte à trois semaines. On est bien content de notre journée.