30 septembre 2005

Liberté 2005

 

 

Chapitre III

 

 

Mardi le 1ier novembre 2005

 

J’ai vu mon petit écureuil ce matin, et j’étais bien contente. Un écureuil est un stimulant pour moi. Petite histoire que j’écrirai peut-être un jour. Il fait 15 ° Celsius, le ciel est gris. C’est un temps maussade comme on retrouve souvent dans le mois de novembre, le mois des morts. On a eu de la pluie hier soir et cette nuit. C’est quand même un grand bienfait car dans la forêt c’était très sec et dangereux pour les feux. Interdit de feux de camp. Nous complétons notre livre de bord ce matin. Nous nous rendons à l’accueil pour payer nos 7 jours de camping ici. Par la suite nous nous rendons en ville pour la découvrir un peu et pour nous rendre à la Library la plus proche. Nous cherchons un Acces Internet afin d’envoyer notre livre de bord et prendre nos messages si nous sommes chanceux. En nous dirigeant vers la ville, nous voyons 3 dindes sauvages pas très farouches celle-là. Elles se sont éclipsées tranquillement dans la forêt. Arrivés à la Georges W Amstrong Library, on nous dit qu’on ne peut pas envoyer de message avec un CD et on nous suggère de nous rendre au Visitor Reception Center à environ 5 minutes de là. Nous nous y rendons immédiatement. Là aussi c’est la même réponse et elles sont bien désolées. Elles nous disent d’attendre un peu et là les deux préposées discutent. Quelques minutes après, l‘une d’entre elles vient nous voir et nous fait un tracé sur une carte et nous dirige vers la Library de Copiah Lincoln Community College, une université. On a eu l’impression de rentrer au CEGEP avec les élèves sur le campus. Nous nous sommes rendus à la bibliothèque. L’accueil a été très chaleureux. C’était comme si on avait été de la grande visite. Ici tout s’est merveilleusement bien passé. On a eu des belles nouvelles d’Hélène et Michel et indirectement de Marie France. (Ma belle Marie-France tu peux toujours nous téléphoner si le cœur t’en dit: (Cell. : 1-418- 563-2575 . Les frais sont comme si tu nous téléphonais à Québec peu importe où nous sommes.). Nous avons eu des nouvelles de Diane également. Merci beaucoup, ça fait plaisir. Avec Internet, une chance que j’ai Maurice pour envoyer les messages. C’est jamais pareil d’une fois à l’autre. Bravo Momo et merci. En nous rendant à l’université, on se trompe de chemin et on le réalise grâce à notre petite Cin. Quand même, il est trop tard, nous sommes obligés de traverser le pont qui enjambe la rivière Mississipi. Ainsi, nous allons faire notre demi-tour en Louisiane, à notre grande surprise. C’est y pas fantastique les belles choses que nos erreurs de chemin peuvent nous faire découvrir. Nous nous trouvons chanceux dans nos erreurs depuis le début du voyage. À notre retour, à l’entrée du camping, dans une courbe, nous voyons 2 petits chevreuils traverser le chemin devant nous. Ils n’étaient pas si loin que ça car Maurice a dû ralentir par crainte que d’autres ne surgissent. Je trouve toujours cela excitant et beau de voir ces animaux dans la forêt. J’aimerais bien voir un ours mais, plutôt de l’auto, car en pleine face, chu sûre que j’aurais la chienne. J’serais pas grosse dans mes culottes. Ce soir vers 6.15 heures, je me rends d’urgence aux toilettes à côté de la roulotte. À environ 15 pieds des toilettes, je lève la tête pour regarder droit devant. Que vois-je?...Le cœur me fait deux tours. Je fige sur place et regarde en deux fois. Tout semble arrêté, comme dans un monde irréel tellement la scène est saisissante. C’est un moment magique, presque divin. 2 mamans chevreuils avec chacune leur petit sont immobilisés et me regardent. Ils ont tous le corps de côté mais la tête tournée vers moi. On aurait dit qu’ils m’attendaient. C’était impressionnant. Je n’en croyais pas mes yeux. Je suis restée bouche bée. Ça ressemblait à une vraie peinture. Ils étaient placés dans une petite éclaircie à quelques pieds du mur des toilettes et l’éclairage du lampadaire rendait le tout féerique. Je ne sais combien de temps cela a duré, mais ils se sont dispersés, juste au moment où j’ai fait un mouvement de côté pour aller chercher Maurice, tout en douceur, comme dans un rêve. L’enchantement prit fin. Ça été un moment privilégié pour moi et très exaltant à la fois. Je me sentais encore toute ébahie lorsque je suis revenue à la roulotte. J’avais de la difficulté à expliquer à Maurice tellement je me sentais encore pognée. Alors Maurice me dit que bien des chasseurs seraient jaloux de ce que j’avais vu et que bien des chasseurs aussi restent figés devant un animal. Époustouflant début de soirée et radieuse journée.

 

 

Mercredi le 2 novembre 2005

 

21  Celsius ce matin, avec un beau ciel bleu sans nuage. Je décide de faire le grand ménage de la roulotte pendant que Momo s’occupe du camion et de l’extérieur de la roulotte. Hier, nous avions décidé de ne pas faire de route aujourd’hui. Cependant, comme je ne veux pas qu’on soit obligé de virer nos shorts de bord demain matin, eh! bien, j’ai décidé d’aller faire le lavage. La laundry est en ville, on change d’idées et on n’a pas le choix de prendre la route. Y a rien que les fous qui changent pas d’idées, y paraît. Pendant que le lavage se faisait, Momo et moi, on a joué au Backgammon sur un banc. Le temps a passé très vite ainsi et j’ai gagné les deux parties. Ben contente. Dans la laundry, les blancs étaient en minorité. On se serait cru dans un quartier de noirs. Nous faisons ensuite quelques petites commissions et c’est le retour au camping. À l’entrée de celui-ci, mes deux petits bébés chevreuils étaient là. Ils ont traversé lentement le chemin et à l’orée du bois, ils se sont arrêtés, tête tournée vers nous et ils se sont laissés admirer et photographier. Ils avaient l’air aussi curieux que nous. Vers 4.30 heures, un gentil couple venant de l’Alabama s’est approché de nous pour nous parler. Même en sachant que nous ne parlions pas beaucoup l’anglais, ils restent là à converser avec nous. Pas un monologue mais bien un dialogue entre anglophones et francophones. Enfin, notre vraie première conversation anglaise. Ils prenaient vraiment le temps de nous écouter. On ne comprenait pas tous leurs mots mais on saisissait assez bien le sens de leurs propos. Ils ont trouvé formidable notre projet de voyage et un moment donné, la dame s’approche de moi et me dit avec un beau sourire et en me frottant les deux bras: je vous sens très heureux et je suis sûre que vous ferez un très beau voyage et cela, va aller de mieux en mieux avec votre anglais, j’en suis sûre, j’en suis sûre. Ça fait du bien a entendre et c’est un bon r’monte moral. Ils ont déjà visité Québec, Montréal, Toronto et les maritimes. Ils ont trouvé le français très difficile. Cette rencontre a été un très bon stimulant pour nous deux. On est rentré dans la roulotte, fous comme des balais. Hier et aujourd’hui ça été deux belles journées inouïes.

 

 

 

 

Jeudi le 3 novembre 2005

 

24° Celsius en fin d’avant-midi, c’est un peu nuageux, mais on est très bien. Nous allons faire la randonnée pédestre du sentier naturel sur le camping devant la porte de notre roulotte. Elle n’est pas très longue ni difficile et elle est surtout très intéressante. Sur le sentier, nous avons presque suivi un cours de zoologie. Il y avait des pancartes placées ici et là et en les lisant on apprenait le mode de vie des animaux vivant dans cette forêt. Il y avait : la dinde sauvage, le chevreuil mâle, le raton laveur et le renard roux. Les seuls animaux que nous avons rencontrés sont deux tatous et dommage, aucune pancarte ne nous parlait de ceux-ci. Un moment donné, nous aboutissons à une belle petite halte nous permettant d’admirer d’en haut un splendide lac et ses alentours. Nous reprenons notre sentier pour le voir se terminer sur la route principale. Nous décidons donc, de revenir au camping par cette voie. J’espérais bien voir mon petit n’ami l’écureuil, mais il n’est pas venu ce matin. Peut-être plus tard, qui sait! …Par cette belle température nous décidons de dîner dehors. J’entends des cris dans un arbre pas très loin et je demande à Maurice s’il sait c’est quoi. Il me dit que c’est un écureuil. Je mange tout en jetant un coup d’oeil à mon arbre, et tout à coup, je vois mon petit n’ami sauter sur une autre branche. J’en fus très heureuse. Nous allons prendre une marche autour du camping et nous nous sommes amusés comme des petits fous à prendre des photos de chacun de nous, à la sauvette un peu, car on n’est pas photogénique et on a toujours l’air constipé sur les photos. Momo en a de très belles. Moi, c’est mon habillement qui me dérange, il ne m’avantage pas du tout. C’est partie remise.

 

 

Vendredi le 4 novembre 2005

 

À midi, un beau 25°Celsius et le ciel est nuageux. C’est notre 33ième anniversaire de mariage et nous décidons de sortir un peu du bois pour l’occasion. Nous allons jouer quelques sous au Casino: Isle of Capri Casino à Natchez. Nous avons eu chacun un petit gain avec notre première mise mais après on s’est fait tout gobé par les machines. Quand même, on n’a joué pas loin d’une 1.30 heures. C’était pas grave si on perdait tout, on s’y attendait pas mal. On s’est bien amusé et c’est cela que l’on voulait. On a marché dans le downtown. C’est une vieille ville qui date des années 1700. Plutôt pauvre. Beaucoup de maisons font pitié à voir. Par contre il y a plusieurs bâtiments qui ont été restaurés et qui donnent un cachet particulier à cette ville. Comme on était près de la Library, on est allé voir si on avait reçu des messages. Il était 4 ½ heures et la préposée répond à Maurice qu’il était trop tard. Pourtant elle fermait à 5 .00 heures. Alors je m’approche d’elle et lui dit que ce n’était que pour lire nos messages. We have need just a few minutes, it’s for just read messages.please. Et, après avoir discuté avec d’autres personnes, elle nous dirige vers l’ordinateur numéro 5. J’étais bien contente d’avoir insisté, d’autant plus que nous avions 7 beaux messages qui nous attendaient. C’est un record. Nous en étions hyper heureux. Là, on a eu seulement le temps de les lire rapidement mais la prochaine fois, ils seront imprimés pour rejoindre les autres messages dans mon vrai livre de bord. On ne peut vous répondre individuellement car, c’est trop compliqué. Pas une des Library n’a les mêmes règlements et le temps alloué non plus. Alors, merci beaucoup à Réal, Pierre, Marcel et Hélène. Gilles et Solange, Françoise, Pascal (2). Nous arrêtons souper dans un petit restaurant. Comme il fait chaud, nous commandons chacun un cornet de crème glacé comme dessert. Comme on me remet le mien, le cellulaire sonne. C’est le beau Pascal. Ils sont chez François et tous les quatre me parlent chacun leur tour pour nous souhaiter Bon anniversaire et nous dire qu’ils vont tous très bien. Ça nous a fait vraiment plaisir. On nous dit qu’il y a de la neige à Québec. Là, ça nous fait tout drôle, car nous ici, on mange de la crème glacée en marchant et en parlant au téléphone. On ne s’ennuie pas de la neige et c’est loin dans nos pensées. Au retour au camping, on a reçu un autre beau téléphone mais je l’ai manqué. J’étais partie sous la douche. C’était Marcel et Hélène, Laval et Diane qui nos offraient leurs vœux d’anniversaire. Un gros merci à vous quatre. Agréable journée.

 

 

Samedi le 5 novembre 2005

 

Très bonne nuit de sommeil. On est en pleine forme ce matin et là on sirote notre bon café matinal avec un beau 22° Celsius. La journée s’annonce chaude et on a moins de nuages qu’hier. On est dans la forêt alors, ce doit être plus «hot» en ville. Le camping est bondé également. On va faire une randonnée à bicyclette aux alentours du parc. On fait un arrêt à l’area près de l’office et on y mange granola avant de revenir au camping. En milieu d’après-midi, on fait un petit roupillon tous les deux. Il est 4.00 heures et la température est montée à 26° Celsius. Le soleil pointe encore à l’horizon et quelques nuages se promènent dans le ciel. On est très confortable. Quelle chance nous avons!...En revenant dehors avec notre collation, il y a un tatou à la base de ma chaise longue. Il est en train de creuser dans l’herbe à la recherche de bébites. Je n’aime pas beaucoup ça. Il n’est pas très ragoûtant. On fait du bruit, on lui lance des bouts de bois mais, rien n’y fait. Il n’a pas peur. Il a travaillé ainsi autour de nous environ vingt minutes mais il est resté plus longtemps sur notre terrain. Un moment donné une jeune fille passe sur le chemin et je lui demande en anglais si elle connaissait la bébite. Elle regarde et dit : Wow! It’s cool. Je lui demande si elle connaît son nom. It’s ARMODILLO. Plus tard un monsieur le voit et je lui demande également s’il connaît le nom. Lui aussi me dit ARMODILLO et qu’il n’était pas dangereux, It’s fine. Après son départ, on cherche dans nos dictionnaires anglais et français et on n’a rien trouvé. Alors, nous faisons un appel à tous. Nous allons vous envoyer une photo de notre co-locataire et si vous avez des renseignements sur lui, nous serions heureux si vous pouviez nous les envoyer par courriel. Nous on pense que c’est un tatou. La description du dictionnaire correspond bien mais nous n’avons pas de photo. Alors c’est quoi? Merci à l’avance à ceux qui prendront un peu de leur temps pour résoudre notre énigme. Beau ciel étoilé ce soir et il fait chaud.

 

 

Dimanche le 6 novembre 2005

La température monte aujourd’hui jusqu’à 30° Celsius. Petite averse ce matin qui dure à peine 2 minutes. Très chaud et humide et le camping s’est vidé assez tôt. On reste trois campeurs. C’est assez tranquille, merci. Maurice a bricolé tout l’après-midi et il complétera demain, si tout va bien. Nous sommes très satisfaits de notre décision et des résultats. J’admire toujours autant sa belle patience surtout dans des chaleurs pareilles et sa grande habileté. Momo a dit qu’il faut toutefois ajouter que la conceptrice avait de bonnes idées et heureusement car Monsieur Bricole était en panne par moments. Même dans le brico, on fait bonne équipe. Satisfaits de notre journée.

 

 

Lundi le 7 novembre 2005

 

Ensoleillé ce matin, chaud et très humide. Déjà 25° Celsius au déjeuner. Malgré la grosse chaleur, nous avons décidé de poursuivre nos travaux. Dans la salle de bain, en bas du garde-robe, il y avait un petit mur qui donnait dans la petite soute à bagages. Je trouvais qu’il y avait là de l‘espace à récupérer pour la salle de bain sans pour autant enlever du rangement à Maurice. Ç’était mijoté depuis longtemps. Avant notre départ nous avions acheter chez notre concessionnaire une porte à cet effet. Alors c’est hier qu’a eu lieu le branle-bas de combat. Nous avons commencé par percer notre trou pour la porte. C’est lorsque tout a été ouvert que nous avons compris la complexité d’une telle aventure mais nous n’étions pas découragés pour autant. C’est toujours une boîte à surprise quand on défait pour refaire. De plus nous étions limités au niveau du matériau et des outils. Nous avons utilisé tous nos restants de matériau. Arriver plus juste que ça, tu meurs. La seule chose que nous avons à acheter est: 4 caches vis. On s’est trouvé pas mal bon et on est très fier de notre réalisation. Maurice aussi éprouve le besoin de faire des changements dans ses affaires. Ce qui m’a bien fait rire, c’est qu’il a fait faire un beau coffre en acier inoxydable par Nicolas sur mesure, pour avoir plus de place et pour ranger sa grande échelle dans la longue soute à bagages. Avant-hier, il me parle de son intention et là je lui offre mon aide pour réaliser son projet. Pas compliqué pantoute son affaire : il s’agit juste de mettre son pneu de «sper» dans la soute et d’accrocher l’échelle après le support du pneu. Ben ben simple. Ché pas combien de temps on a passé après ça, mais en tout cas, après avoir déboulonner le support avec peine et misère pour baisser ce dernier, eh! bien, tenez vos ceintures, l’échelle fut bien attachée où il la voulait. Aujourd’hui, c’est la quatrième fois qu’il la change de place. Là, j’espère que c’est la bonne cette fois-ci. Elle est allée tout d’abord dans la longue soute puis, en avant de la roulotte ensuite à nouveau dans la longue soute et enfin terminer à l’arrière de la roulotte. Quel beau parcours!... Là, là, si ça fait pas encore son affaire, je lui ai dit qu’il ne lui restait qu’à essayer le camion ou ben à la garocher queque part… Quand même, il a ben raison, elle est ben encombrante la «toryeuse».En soirée, taponnons sur le GPS en vue de notre départ demain. Belle surprise, Yves nous appelle pour nous offrir ses vœux et prendre de nos nouvelles. Tout va très bien chez lui. Merci à mon p’tit dernier. Journée bien remplie.

 

 

Mardi le 8 novembre 2005

 

Ce matin 22 °Celsius, frais et du brouillard. Destination Louisiane. En plus des préparatifs du départ, Maurice décide de faire un petit test ce matin car il a des soupçons concernant l’évier de la salle de bain. Il voulait savoir s’il s’écoulait dans le réservoir d’eau noire (toilette). Il l’avait déjà lu dans une revue de la FQCC que s’était possible. Il laisse donc couler le robinet. Merde, merde, merde. Malheur! Son test a été trop concluant. L’eau est bien allée dans le dit réservoir et comme il était déjà plein, lorsqu’il a ouvert la clenche pour vérifier si la toilette était pleine, eh! bien, cochonnerie maudite, il est sorti de l’eau noire à la base de la toilette et ça sentait le beau joualvert. Quand c’est arrivé, on était sur le bord de partir. J’ai dit: pas vrai, pas vrai, pas d’la marde dans ma chambre de bain à matin... Y en avait pas mais la senteur du liquide était tout aussi repoussante et répugnante. Donc, j’ai tout désinfecté, enlevé les rideaux de douche qui en avaient eux aussi puis j’ai dit à Momo : C’est vraiment pas une bonne idée de faire un test avant de partir même si le test est bel et bien irréfutable. Il avait des soupçons maintenant il a la confirmation. Une péripétie de plus qui nous fait bien sourire ce soir. Tout est bien qui finit bien. Toutefois, le reste de la journée s’est très bien passé. Il y avait très peu de trafic sur la route qui nous amenait à Baton Rouge, Louisiana. Entre Baton Rouge et Lafayette on a vue deux noms de villes qui nous ont bien fait rire : Grosse Tete et Maringouin. De plus, elles étaient voisines. Les abords de la route sont pleins de détritus ce qui contraste beaucoup avec la merveilleuse Natchez Trace Parkway. Sur une longueur d’environ 30 kilomètres la route devient un pont et celui-ci est bordé de marais. A Henderson Swamp l’étendue des marais était presque à perte de vue. C’était un paysage exceptionnel. Malheureusement, il n’y avait aucun endroit où s’arrêter pour prendre des photos. Finalement notre petite Cin nous conduit au camping Catfish Heaven aqua farm RV park, à Breault Bridge. Il est environ 2.30 heures et il fait au moins 30° Celsius. À cause du bas prix qu’affichait Passport America et avec un tel nom on pensait aboutir on ne sait trop où, peut être, un ben vieux camping. On s’est dit: Si ça ne nous convient pas on r’vire de bord, pis c’est toute. Y’a en d’autres campings sur notre liste. Très belle surprise en arrivant. C’est rénové et paisible. Notre section est neuve avec tous les services. Nous avons même un emplacement en béton parfaitement au niveau. Quel bonheur pour un caravanier. Personne à l’accueil. Un travailleur sur le terrain dit à Maurice que le manager est en congé. Il prend bien Passeport América, et nous n’avons qu’à choisir un terrain et demain le manager passera. Alors on s’installe. Aujourd’hui nous avons quitté la forêt du Mississippi pour venir se nicher dans la campagne de la Louisiane. Une autre belle journée avec d’heureuses surprises.

 

 

Mercredi le 9 novembre 2005

 

Encore de la belle température aujourd’hui, 29° Celsius. Le dégât d’hier est entièrement réparé et c’est super «clean». Ça ne sent absolument plus rien. Ce matin Maurice rencontre le manager pour finaliser notre dû. Il revient à la roulotte avec une facture plus élevée que prévu. Je lui dis q’il y a sûrement une erreur, que ça se peut pas. Alors je lui dit, ça te déranges-tu si je vais le voir pour vérifier. Même si je ne parle pas ni ne comprends pas beaucoup l’anglais, je trouve que ce n’est pas une raison pour tout encaisser sans vérifier. Alors je rencontre le monsieur et je lui pose mes questions. Il m’explique que les prix dans Passeport América c’étaient au moment où il n’y avait que des sites à deux services tandis que maintenant ce sont tous des sites avec trois services, plus les taxes. On a eu droit quand même à 5 jours à moitié prix puis vendredi et samedi à plein prix. Avec les explications, tout était OK. Nous passons la semaine ici. En dînant sur la petite terrasse à côté de la roulotte, j’aperçois une petite salamandre sur le mur extérieur de la salle de réception. A flyait pas mal vite. Alors je dis à Maurice : C’est pas si pire mais, j’en veux pas dans roulotte et encore moins sur moi. J’pense que j’frais une crise d’hystérie. Pis là on s’met à rire. Plus tard, nous allons faire quelques commissions en ville. En stationnant l’auto pour aller à la quincaillerie, juste à côté, il y a un beau cabanon blanc et là je vois l’écriteau Barber Shop. Maurice avait déjà parlé d’essayer de trouver un barbier, qu’il était dû pour une coupe. Alors je lui suggère d’aller voir et de se faire faire les cheveux et pendant ce temps là j’irai à la quincaillerie. C’est ce que l’on fit. Maurice alla rencontrer Jim Latulipe, un cajun et parlant un petit peu français. Moi je me dirige à la quincaillerie. J’ai vraiment pas réfléchi en disant que j’allais là. En tout cas, une jeune fille m’offre son aide en rentrant. Je lui dis que je parle juste un peu l’anglais et là j’pars mon show : gestes, bribes de phrases. Elle ne comprend rien, elle démissionne et finalement va chercher de l’aide. Le monsieur me dit qu’il parle un petit peu français et ce sont les seuls mots français qu’il m’a dit. Puis, en anglais me demande s’il peut m’aider. Finalement je lui demande un crayon et là j’ai joué à fais-moi un dessin. Il a compris celui-ci et m’amène aux pièces. C’étaient les bonnes pièces mais pas de chance, il n’avait pas la bonne couleur. L’autre pièce était des cache vis en bois ou en plastique. Là, je gesticule. J’imite le fait de visser une vis puis je plaque mon pouce dessus et fait «ploc», et je répète in wood or plastic. Il a compris car il est venu mes les montrer tout de suite. Le plus drôle, c’est que j’étais très sérieuse et pas gênée du tout. C’est toujours après que je ris de mes folies et que je réalise qu’une chance qu’il n’y a pas de caméra cachée. Momo sort du barbier. Il est beau comme un cœur. Y va falloir que je le guette pour pas m’le faire voler. Ah! oui, Momo a fait le plein aujourd’hui à $2.19 le gallon. Non mais, on est t’y pas chanceux pareil; on a la chaleur et le gaz pas cher sur notre bord.

 

 

Jeudi le 10 novembre 2005

 

Ce matin, plus frais et présence de brouillard. Le thermomètre est monté jusqu’à 22°Celsius. Décidons de rester à la roulotte et chacun fait ce qu’il veut. On a fait des choses plutôt ordinaires. Vers la fin de l’après- midi nous allons faire le tour du propriétaire. Nous décidons de marcher autour des deux petits étangs. Le sol était fissuré à plusieurs endroits. Là je pensais aux ouragans passés mais Momo me dit non ça doit être le proprio qui a passé la machine pour aérer le gazon. Mais là plus on avançait plus les crevasses étaient grosses et je dis à Momo, ça se peut pas, y en a trop et c’est trop irrégulier. J’aimais pas ça du tout, et avec mon imaginaire facile, j’avais peur que ça défonce et je me voyais tomber dans le trou. Pas aimer du tout cette marche. Maurice m’a expliqué que c’était dû à la combinaison extrême entre l’accumulation d’eau lors des ouragans et la longue sécheresse par la suite. Très belle explication mais, je n’étais pas plus rassurée. Momo lui, ça ne le dérangeait pas du tout. Je s’rais pas surprise de rêver à ça cette nuit. Soirée tranquille à planifier nos sorties futures.

 

 

Vendredi le 11 novembre 2005

 

Frais cette nuit et ce matin. On a même chauffé un peu. Vers 10.00 heures, nous partons visiter Lafayette. Nous commençons par le Centre Jean Lafitte National. Il y avait un petit musée qui prenait à peine 20 minutes à faire le tour. Après on est allé voir deux projections dont la première est l’histoire des Acadiens depuis leur origine en France jusqu’à leur établissement en Louisiane. On avait déjà entendu parler en général, de la déportation des Acadiens, mais là, de voir tout ça sur écran, c’était une tout autre histoire. Magnifique film. Le second aussi était intéressant. Il racontait la vie des gens qui ont vécu dans les bayous, surtout sur la rivière Atchafalaya. Nous avions un peu de documentation en main mais comme on ne voulait rien manquer, nous décidons de nous rendre au Centre d’information touristique. On a complété les renseignements qui nous manquaient. De là, nous nous rendons à Acadia Center for the Arts. Là on a pensé à Patricia et Maurice a dit : Là Patricia va être fière de nous du fait qu’on est allé visiter un centre d’art. J’étais bien emballée lorsqu’on est entré, mais j’ai déchanté ben vite. Première salle : Aucune peinture, Les artistes  ont représenté de différentes façons, des artistes populaire de la scène (photos, montages, photos par ordinateur, etc,). Sur ce premier étage, j’ai demandé à Momo de me laisser faire mon chialage, que ça fait pas de mal à personne pis que ça me fait du bien. Y m’a laissé faire. La seconde salle, c’était magnifique. De beaux costumes d’apparat fait main, de la fête du Mardi Gras dans des couleurs splendides. (5 en tout). Au second étage : C’était des dessins d’enfants de première année. Là, j’ai dit à Maurice, c’est le bout du bout. On s’est vraiment fait avoir ou ben encore une fois c’est parce que je connais rien à l’art. Là, là, ça me dépasse. Une chance qu’on a payé nos billets, deux pour un. J’ai eu l’impression de m’avoir fait floué, de ne pas en avoir eu pour mon argent. Momo aussi. Vu qu’on était au centre ville, on a fait le tour de plusieurs rues pour visiter des boutiques mais on n’a pas trouvé grand boutique. Il y avait plutôt des édifices à bureau. Comme Maurice a si bien dit, c’était mort et il faisait chaud. Alors on a décidé de revenir au camping, relaxer avec une bonne petite bière. Température : 26°Celsius. Pas un gros succès comme journée de visites. En arrivant Momo fait un gros roupillon d’une heure. Plutôt en forme au réveil….pour jouer une partie de…Carcassone. N.B. Il y a le village acadien à visiter mais on n’est pas intéressé parce que l’on a visité celui du Nouveau-Brunswick et Maurice me dit que c’est le même thème. Vermillion, c’est un peu la même chose. C’est comme le village d’Antan à Drummondville que nous avons déjà vu. C’est toujours le même concept au dire de Maurice. C’est peut-être pour cette raison que nous avons trouvé moins d’intérêt de visites ici à Lafayette. Patricia et Pascal ont téléphoné et ils vont bien. Les jeunes ont déjà commencé à s’organiser pour Noël. Très contents. Le camping s’est rempli à pleine capacité ce soir.

 

 

Samedi le 12 novembre 2005

 

Le thermomètre est monté à 28° Celsius aujourd’hui et ce soir, 8.oo heures, il est encore à 20° Celsius. Journée plutôt relaxe. Nous avons jouer différents jeux de société, bain de soleil, marche etc. Hier soir, les nouveaux campeurs dont une gang de cinq couples ont été plutôt sages soir mais, ce soir, après une journée où ils ont eu plusieurs petites bières derrière la cravate, ils se sont fait plus de fun. J’ai ri à plusieurs reprises, rien que de les entendre rire. Y en avait même un qui riait comme Gilles. Ça me faisait penser au Club Arleau. Journée «Cool».

 

 

Dimanche le 13 novembre 2005

 

Ce matin, 27° Celsius avec un ciel nuageux. Nous nous rendons chez McGee’s Landing à Henderson, Louisiane, pour faire une excursion sur les marécages de la rivière Atchafalaya. Nous avons eu une attente de 2 heures et comme c’était l’heure du dîner, nous avons mangé granola au bout : chips, chocolat et liqueur. Pas vraiment santé mais bon Dieu que c’était bon. Mon côté manger cochonnerie a été satisfait. À 1.00 heures, nous montons à bord du bateau. Je demande au capitaine en embarquant s’il parle français. Il me dit non et je fais un peu la moue. Nous sommes seulement deux couples sur le bateau, nous, des québécois et l’autre couple, des américains de l’Arizona. Quelques minutes après notre départ le capitaine s’adresse à nous en nous en disant : et vous les cousins, je parle français. Nous en étions bien contents et à chaque fois qu’il revenait à nous, il disait les cousins. Nous avons vogué sur la rivière Atchafalaya pendant 1.30 heures. Nous avons vu les marécages, les cyprès, différents oiseaux mais pas d’alligator parce qu’ils se tenaient en profondeur en cette période de l’année. Ils sont plus fréquents avant le mois de septembre. Nous passons en dessous du pont (Interstate 10) qui fait trente kilomètres de long. Il est le 2ième plus long en Amérique. Sa structure est intéressante et se marie bien avec le paysage. Nous avons vu aussi beaucoup de cyprès coupés depuis bons nombres d’années et ils étaient très recherchés dans ce temps-là. A certains endroits c’était une coupe à blanc. Heureusement, aujourd’hui, cette rivière est devenue un parc afin de protéger ceux qui restent et aussi favoriser leur repousse. La visite a duré 1 ½ heures et cela a passé très vite. Ce fut très enrichissant. Le capitaine a été très volubile et nous avons eu l’impression d’avoir fait une excursion privée. Nous n’avons pas été déçus. Ça valait le déplacement. Nous sommes heureux d’avoir vu ce paysage unique. Maintenant un petit aperçu de la Louisiane. Elle a un paysage plat. Ce ne sont que des plaines. Nous y avons vu nos premiers palmiers, des petits, et ils ne semblent pas en très bonne santé. Le niveau de vie semble moyen. Nous y retrouvons aussi des cabanes. La Hurricane (Ouragan) ne semble pas avoir fait grands dommages, du moins ne pas avoir laissé beaucoup de traces dans la ville où nous sommes, ni celles que nous avons visitées. Nous avons vu des pancartes d’évacuation à différents endroits. Nous avons constaté que les dommages étaient plus évidents dans la Natchez qu’ici. Heureusement, car ici, il y a une population tandis que dans la Natchez, c’est plutôt la forêt. À 8.00 heures du soir il fait un confortable 22° Celsius. À la prochaine.

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