Liberté 2005

Liberté 2005

 

Chapitre XV

 

Lundi le 8 mai 2006

 

Aujourd’hui, on a droit à un 13° Celsius C’est encore frais même si on a un beau soleil. On travaille chacun dans nos domaines respectifs. Momo termine ses photos et les envoie avec le nouveau chapitre du Livre de bord à nos deux collaborateurs de Québec. Pendant ce temps, je colle mes écrits et mes photos dans mon Livre de bord. Je suis rendue  avec 4 briques. Comme on peut dire, c’est la journée des Livres de bord. J’ai pris le temps d’aller me faire dorer au soleil et relaxer un peu. Avant souper on est allé prendre notre marche autour du camping. Ça aère bien les esprits. Ce soir, ce sont les préparatifs de la roulotte en vue du départ de demain. On veut partir tôt car, on aimerait visiter Victoria dans l’après-midi. Journée d’intello.

 

 

Mardi le 9 mai 2006

 

Réveillés par le téléphone ce matin. Il est 8.00 heures, c’est quand même pas pire. C’est la belle Patricia. Elle avait un message à nous transmettre de la part de Pascal. On déjeune puis l’avant-midi passe entre les papiers, le téléphone et les émails, un vrai tataouinage.. Finalement, à 11.30 heures on quitte sans avoir réglé nos affaires. On avisera plus tard car on devait partir tôt afin d’aller visiter Victoria. Le soleil est présent toute la journée mais on doit quand même bien se vêtir. Le voyage s’effectue sans problème et j’ai trouvé le paysage plutôt ordinaire. Rien ne m’a vraiment frappé ou n’a attiré mon attention. On arrive au camping Thétis Lake Campground de Victoria vers 2.00 heures. En entrant sur le camping, les rues sont très étroites et on suit les indications pour l’Office. On arrive au bon endroit mais c’est un cul de sac. Chaque côté de la rue il y a des roulottes de saisonniers et l’arrière de leur camion est en partie dans la rue. Ils sont stationnés n’importe comment.  Momo doit se sortir de là. Personne ne vient offrir son aide ni déplacer son camion. Enfin, on se débrouille seul, avec beaucoup de patience, de prudence et très lentement, Momo réussit à dégager la roulotte. Il recule jusque dans la rue à l’entrée. Celle-ci est dans une courbe et on n’aime pas beaucoup ça. On voit le proprio entrer dans l’office qui est dans les hauteurs et on s’empresse d’aller le voir pour s’inscrire. Il nous fait visiter le camping avec une voiturette de golf et choisir notre site. On prend le #162 parce qu’il est au soleil et en même temps il y a du beau boisé. L’installation s’effectue très bien. Par la suite, on s’assoit au soleil, il fait un beau 27° Celsius. Ce soir, on visite un peu les alentours. On soupe chez Mc.Do et on revient à la roulotte à 9.00 heures. Au retour, on planifie notre visite de Victoria demain. Encore une journée qui nous file entre les doigts. Journée pas de tout repos.

 

 

 

 

 

Mercredi le 10 mai 2006

 

Lever 8.00 heures. Beau soleil, pas de nuage et frais, il faut se couvrir. Cet après-midi, le mercure est monté à 18° Celsius. On part vers 10.00 heures pour visiter le centre-ville de Victoria. Celle-ci est une très belle ville où les anciennes maisons sont très bien rénovées, de grands édifices (hôtels et condos de grand luxe) bordent la mer. Elle est très fleurie et même les maisons ordinaires sont propres et bien aménagées. On débute notre visite par les rues Kingston et Dallas qui longent la mer. On voit la belle marina dans la Baie James avec ses nombreux voiliers plus beaux les uns que les autres. Ils semblent se préparer pour une course. Sur la promenade, à multiples paliers, on trouve plusieurs artisans, ce sont surtout des autochtones. La plupart vendent des bijoux. En face du parlement un joueur de cornemuse s’exécute. Je demande à Momo de me prendre en photo avec le piper. Il accepte avec plaisir et on se fait immortaliser ensemble. Je suis très contente et de plus il est beau et très gentil. Malheureusement, je n’ai pas eu l’honneur de vérifier le dessous de sa jupe. Ensuite on est revenu par la rue Government qui nous a amené au cœur même du centre-ville où pullulent boutiques, magasins à grande surface, cafés etc. On fait plus de lèche vitrine que d’achat et là encore on voit des choses qu’on n’a pas vu ailleurs. C’est toujours très intéressant. On découvre une petite rue dont on a oublié le nom et qui  nous fait penser à la rue du Trésor à Québec. On rencontre plusieurs artisans et exposants et ils se font un plaisir de nous expliquer leur technique. Entre autre, il y a des fabricants de magnifiques bijoux, des sculpteurs sur bois surtout des jouets, un céramiste avec ses figurines extraordinaires, des photographes d’art, un autre fait des appliques avec des algues pressées etc. On y passe un bon moment. On revient à la roulotte vers 6.00 heures et on s’empresse de souper, des bons chiens chauds. Après souper, c’est la préparation de la roulotte en vue du départ de demain. Heureux de notre journée.

 

 

Jeudi le 11 mai 2006

 

Sombre ce matin avec un gros 14° Celsius. Le départ se fait à 9.15 heures afin de prendre le «Ferry» de 11.00 heures à Swartz Bay. La route se fait bien. À 10.00 heures, on est au terminal. La pluie commence. On est désolé car on voulait la croisière au soleil, sur le pont. Le départ a lieu à 11.00 heures comme prévu et on débarque vers 12.30 heures. On gelait comme des rats même à l’intérieur du bateau. Vers 13.00 heures, on arrête chez un RV Parts and Repairs. On doit faire changer les deux pneus de la roulotte du côté de la porte dont l’usure est évidente. Ces derniers n’en vendent pas et alors, ils nous dirigent à un spécialiste de pneus, qui est tout près d’eux soit Tireland . On est très content. Ceux-ci sont prêts à les changer dès qu’ils les auront reçus (environ 30 minutes). Tout est beau. En attendant on s’installe chacun avec notre livre de lecture dans la salle d’attente où il fait chaud. On gèle dehors et c’est humide. À 3.00 heures tout est réglé et on reprend la route. On a eu un excellent service à un prix abordable. Une vingtaine de minutes plus tard, le cellulaire sonne. C’est notre belle Anne-Marie. Elle a vu son médecin aujourd’hui et tout est beau. Il préfère attendre la fin de sa grossesse pour lui faire sa césarienne car Mallory n’a pas pris beaucoup de poids. Il ne reste que deux semaines à attendre. C’est quand même pas pire. Tout en jasant avec elle, j’étais distraite par le GPS que je ne quittais pas des yeux. Un moment donné, elle me parle de prise de poids de Mallory et là je lui dis une ânerie, digne des blondes «newfee». Je lui demande bien sérieusement : quand il la pèse, c’es-tu avec une balance numérique ou ordinaire? Et là en terminant ma question, je réalise ce que je viens de dire. Je pars à rire et je dis à Anne-Marie, oublie ma question idiote. Après l’avoir quitté, je conte ça à Maurice et il me dit que c’est digne de mention dans le Livre de bord. C’est pas mêlant, je me suis dit qu’Anne-Marie a dû penser que sa belle-mère n’allait pas bien. En tout cas Momo et moi, on a ben ri avec ça. Le reste de la route se fait bien et on arrive au camping Héritage Valley Resort à 3.50 heures. On nous assigne le même site qu’il y a 2 semaines. On ne connaît pas la réceptionniste mais elle, en voyant notre nom cela lui dit quelque chose. C’est rare Schelling. Les gens ne savent pas comment l’écrire mais quand ils le voient, ils s’en souviennent. On fait une installation rapide car on ne passe qu’une nuit ici. Souper et soirée tranquille. Belle journée.

 

 

Vendredi le 12 mai 2006

 

Température : 11° Celsius. On quitte le site à 9.00 heures et on fait un petit arrêt tout près de l’office pour nous connecter à Internet et vérifier si notre émail nous a été retourné une seconde fois Tout semble correct.. Enfin sur la route, et là on voit de fabuleuses montagnes tout autour de nous, de grands champs de culture du côté droit et de l’autre, une belle forêt verte. On fait un petit arrêt (essence et propane) à Chilliwak. Lorsqu’on reprend la route quelques kilomètres plus loin, c’est la forêt tout autour. Hier, j’ai vu Kitimat sur une carte. C’est une ville au nord de Vancouver, en direction de l’Alaska. Ça m’a fait penser à pa quand il s’était absenté sur une longue période pour y aller travailler pour l’Alcan. Je ne suis pas sûre mais je crois qu’il y était allé à deux reprises. J’étais au primaire à ce moment-là. J’ai demandé à Momo de vérifier la distance sur le GPS pour savoir si on peut y aller. J’aimerais bien ça. On vérifie et cela donne exactement 1200 km d’Abbosford. C’est vraiment trop loin mais, Momo m’a dit peut-être un autre tantôt. On longe quelques kilomètres plus loin une très belle rivière vert émeraude et de beaux petits rapides la descendent. C’est la rivière Coquihalla. Le pavé de la route est excellent et on a rencontré qu’un court trajet en réparation. On fait une halte dans un Aréa pour dîner, tout juste après le toll booth.  Une portion de la route est payante: $10 pour les véhicules récréatifs. Après le lunch, Momo se trompe de sortie pour reprendre le chemin et on est dans le sens inverse. On revient donc se présenter au toll booth. Momo essaie du mieux qu’il peut toujours en anglais d’expliquer à la dame qu’on veut juste faire demi-tour et dit le pourquoi puis lui présente son billet. Après quelques explications, elle a fini par comprendre. Elle vérifie l’heure sur le billet. Finalement elle donne les instructions pour où on peut aller tourner, de repasser au toll booth de l’autre direction, qu’elle va lui téléphoner au proposé et que tout sera correct. Enfin, tout s’est très bien passé. Ce qui attire beaucoup mon attention cet après-midi, c’est le long bout de chemin où de gros rochers ont été dynamités pour construire la route. Ceux-ci de couleurs multicolores comme à Death Valley en Californie. Ça m’a impressionnée. La majeure partie du voyage se passe dans les régions montagneuses et forestières. Les paysages sont vraiment très beaux. Comme j’aime nommer les endroits où il se passe des choses, quand je le peux, cet après-midi, comme il commence à pleuvoir et que le grésil et la neige se mettent de la partie, je dis le plus sérieusement du monde à Momo : Je vais noter que c’est ici à Brake Check qu’a débuté tout ce temps merdique. Je venais juste de voir la belle pancarte. Là Momo pouffe de rire et me dit : Ce n’est pas une ville mais un avertissement pour vérifier les freins. Là je dis : Oups! C’est pas pareil pantoute et encore une fois je ris de moi. Bon Dieu que chu nounoune des fois. C’en est presque gênant. Le thermomètre a fait  une «drop», il fait 2° Celsius. Dans les montagnes, la température varie beaucoup. On fait un deuxième plein à Kamloops. C’est pluie, pluie, pluie. On fait une pause café et on retourne à nos moutons. À quelques kilomètres du camping, le GPS nous dit de tourner à gauche. Il n’y a pas de route à gauche. Momo continue donc sa route pour faire demi-tour et il doit se rendre au petit village voisin à environ 8 kilomètres pour y parvenir. Pas de pancarte non plus dans cette direction. Là encore on passe tout droit et en même temps on réalise que l’on passe en dessous d’un pont qui traverse exactement du côté gauche que nous devions prendre. Cependant l’accès pour prendre le pont se trouve à droite. Après avoir compris cela, nous deux, aventuriers de mes deux f…, on retombe sur le bonne route selon le GPS. Yé t’es temps là parce que j’commençais à pomper l’air. Rendu à l’endroit indiqué par le GPS, comme quoi on est rendu au camping, il n’y a qu’un petit bout de chemin avec une grosse pancarte «Rotary», pas de camping, aucune indication à son sujet. On s’arrête devant l’entrée du Roderick Provincial Park et il n’y a personne. Là je comprends pu rien. Je sors quelques minutes dehors et l’idée me vient que ce n’est peut-être pas l’adresse qu’on a sur le GPS mais juste un point de repaire car ça arrive quelques fois qu’on le fasse. Momo me dit que c’est possible. Alors je lui suggère de téléphoner, de dire où on est rendu et de demander les instructions pour nous rendre. Ce qu’il fit. En deux minutes, on sait où aller et on y arrive en à peine 5 minutes. On met pieds à terre au Camping Cottonwood Resort à 4.00 heures. Il donne sur le très beau lac Shuswap. L’accueil est très bien. On nous donne le site I, un très beau pull-thru avec vue sur le lac. Il est très bien aménagé, très propre et parfaitement au niveau. L’installation est vite réalisée. Journée où on a goûté à toutes les saisons et que malgré nos erreurs, on est très contents de notre journée.

 

 

Samedi le 13 mai 2006

 

Lever 7.45 heures ce matin. Il fait 9° Celsius et notre beau ciel bleu est parsemé de gros nuages blancs. Après avoir traversés le pont, on longe sur une très longue distance le superbe Lac Shuswap. Nous l’avons parcourons sur une distance de 73 kilomètres et on l’a quitté à Sicamous. À partit de là, il se dirigeait vers le nord. Il est majestueux et plusieurs chalets sont érigés tout autour. Des chaloupes à moteur s’en donnent à cœur joie. 10.00 heures, on fait le plein à Salmon Arm. On traverse Revelstoke National Park et à midi on entre dans Glacier National Park. Les montagnes y sont très enneigées ou couvertes de glace. La splendeur du paysage vaut le déplacement. On rencontre plusieurs indications de sentiers pédestres à venir mais quand on arrive devant le sentier, des pancartes nous indiquent qu’ils sont fermés. On est un peu déçu. On arrive sans difficulté au camping Campers Haven Rv & Tent Park Motel à Donald, BC. Très bel accueil et le Monsieur parle français. Il vient de Rimouski. Il nous assigne le site 63, un pull-thru. On est bien content. Momo se stationne et là on commence l’installation comme d’habitude. Je poste mes blocs et commence à monter la pine dessus comme je fais toujours. Cependant, au moment où je réussis à faire décrocher la roulotte de la boule du camion, ça se fait comme un éclair, j’entends boom. La roulotte est descendue des blocs et le pine est complètement enfoncée dans le sol (12 pouces). Elle a reculé d’au moins 1 pied. Je ne comprends rien, c’est quoi le problème, qu’est-ce qui s’est passé? Je n’en reviens toujours pas et je suis plutôt décontenancée. Penaude je me dirige vers Momo. La première chose qu’il me demande, c’est: es-tu blessée? Je lui réponds non et là il me dit qu’il n’avait pas encore mis les blocs d’arrêt derrière les roues. Comme le site est en pente, la roulotte est débarquée en reculant. Moi j’étais presque découragée, pas lui. Il m’explique la procédure à suivre et finalement 1/2 heure après, environ, tout était en place. Un petit changement dans notre routine et voilà ce qui arrive. Heureusement, rien de brisé ni à l’extérieur ni à l’intérieur. On a été bon pour une maudite frousse. Après toutes ces émotions, je prépare un petit dîner que l’on mange dehors et que l’on accompagne d’une bonne bière. Par la suite on s’installe et on relaxe au beau soleil devant les magnifiques Montagnes Rocheuses. 

 

 

Dimanche le 14 mai 2006

 

Soleil radieux ce matin mais, le mercure indique seulement 5° Celsius. Quand même ça s’est beaucoup réchauffé au cours de la journée et on a lu au thermomètre 24° Celsius. Ce matin, on se rend à la petite ville de Golden faire une petite épicerie et chercher une «Library» pour avoir accès Internet. On ne la trouve pas. Par contre, en circulant dans les rues et en laissant notre antenne ouverte on détecte un signal et on peut seulement prendre nos messages. On a trois beaux messages : Patricia, Réal et Élise. On était bien contents. On répondra dès qu’on pourra. Pour la Fête des Mères, on s’est tous rejoint. C’est merveilleux. Sur le chemin du retour Momo m’amène manger une bonne soupe chez Tim Horton. Là encore ce fut une agréable surprise. Rendus à la roulotte nous rangeons l’épicerie. Ensuite, madame s’installe pour une séance de bronzage en bikini en face des superbes Montagnes Rocheuses. Ce qu’elle attendait depuis belle lurette. Mon Momo, lui, s’adonne à son sport préféré. Il a l’autorisation du propriétaire pour laver les véhicules et il passe l’après-midi à les flatter. Y paraît que ce sera mon tour ce soir. S’il me flatte comme il a flatté sa roulotte et son camion, je vais être aux anges. Ah! Ah! Ah!...On a deux cyclistes montréalais sur le camping. Ils font Vancouver-Montréal. On les trouve très courageux avec toutes les hautes côtes qu’il y a ici. Il est 19.50 heures .à notre heure et on a encore un beau soleil, un beau 20°Celsius et un magnifique paysage. Que demander de plus. On est allé cet après-midi chercher de la documentation pour faire de la randonnée pédestre. En soirée, Momo fait religieusement sa lecture et un moment donné il m’énumère toutes les précautions à prendre face aux animaux sauvages. Là je décide d’inscrire dans le Livre de bord des extraits des diverses consignes que Momo a bien voulu me partager et mes réflexions.

  1. Wapitis : Ne vous fiez pas aux apparences, les wapitis sont des animaux sauvages. Ils sont imprévisibles et parfois dangereux surtout en mai pour la femelle. Pas chanceux on est en mai.

 

  1. Couguars : Les Rocheuses appartiennent aux couguars! Ils vivent bel et bien dans nos parcs. S’il vous arrive dans rencontrer un, montrez-lui clairement que vous n’êtes pas une proie. Faites tout pour avoir l’air grand. Faites face à l’animal et reculez lentement. Évitez de faire le mort. Regardez-le toujours droit dans les yeux. (C’est facile d’abord). Si le couguar continue de s’approcher, forcez-le à reculer en criant ou en lui lançant des cailloux. (J’ai ben du front d’abord). S’il vous attaque, défendez-vous en le frappant d’un coup de bâton. (De faire tout ça, je me sens tellement pleine de courage que j’espère ne jamais en rencontrer de ma vie).

 

  1. Ours ; Si l’ours se trouve près de vous, reculez lentement. (J’pense plutôt que je vais virée en statue de sel).Gardez votre sang-froid. (Je vais être plutôt congelée). Déplacez-vous lentement comme si de rien n’était. Parlez lui d’un ton normal, il saura que vous êtes un humain. (Ben oui nounours, y a rien là, chu ton amie). En attaque défensive: s’il vous touche, faites le mort. (Comment faire le mort quand t’es rien qu’un paquet de nerf?) Couchez-vous sur le ventre et écartez les jambes. Protégez-vous la nuque et le cou avec vos mains. (Viens nounours, je m’abandonne à toi). Une attaque défensive dure rarement plus de deux minutes. (Moi, ce serait toute une éternité). Si elle se poursuit, l’ours peut passer à l’attaque offensive. En pareil cas, défendez-vous. COMMENT? Réfugiez-vous dans un bâtiment, une auto ou grimpez à un arbre. Si pas de refuge, abstenez-vous de faire le mort. (J’pense que je vais lui demander sur un ton normal s’il est bien sûr d’être rendu dans l’attaque offensive afin que je sache vraiment où me situer). Défendez-vous. Faites lui comprendre par tous les moyens que vous ne céderez jamais. (Comme je me connais, rendue là, ou bien je serai morte ou bien depuis longtemps j’aurai sûrement pris mes jambes à mon cou)

 

Lorsque Momo m’a énuméré toutes les consignes au complet et non seulement un extrait, je lui dis : Ben franchement, chéri, t’es pas ben ben encourageant. Tu ne m’aides pas vraiment. Je n’aime déjà pas plus qui faut les randonnées pédestres, et là tu viens en rajouter. Rien qu’à y penser, j’ai la chienne. Premièrement, si ça arrive, je ne ferai jamais ce qu’ils disent, parce que la trouille me fera tout oublier et je serai sûrement morte de peur avant d’être morte d’une attaque d’ours. Je dis à Momo que je vais l’accompagner mais que je veux un bâton pointu avec la clochette après. Splendide journée de repos.

 

 

Lundi le 15 mai 2006-05-15

 

8° Celsius au lever. On se prépare et on se met en route pour visiter le Parc National Yoho. A la sortie de Golden, en plein milieu du chemin on voit une chèvre des montagnes puis 2 autres sur le bord du chemin à notre droite et 3 autres au flan de la montagne à gauche. On est chanceux ce matin car on sauve ½ heure de route puisque la route TC-1 est à nouveau ouverte. 9.30 heures la température est déjà rendu à 16° Celsius. C’est un beau bond. On longe à nouveau une belle rivière de la couleur émeraude. La rivière Columbia et les montagnes sont tout simplement majestueuses. À 12.15 heures, On rencontre un chevreuil sur le bord de la route et il fige là comme une statue au moment où on passe devant. Momo se questionne à savoir si ce ne sont pas ses sifflets pour chevreuils placés en avant de l’auto qui l’on fait réagir ainsi. Si c’est ça, tant mieux et le plus beau c’est qu’il n’est pas venu nous embrasser, ce matin. On n’en avait pas envie du tout. Primo : on arrête au guichet pour acheter les laissez-passer. Celui-ci est fermé. Alors on se rend au sentier de la Chute Wapta. Pour nous y rendre on doit marcher tout près de 2.5 kilomètres. Le sentier nous conduit vraiment au pied des chutes. Celles-ci sont presque une reproduction, par la forme, des chutes Niagara mais en plus petit. De plus, on a toujours en arrière plan les magnifiques Rocheuses et la superbe eau de la rivière Kicking Horse, elle aussi, d’un beau vert émeraude. Ça m’émerveille beaucoup de voir tous ces jeux de vert produits par la brillance du soleil, l’ombrage des arbres, les petits rapides, la profondeur de l’eau etc. Secondo : On se dirige vers Field, le Centre d’accueil du parc. En arrivant, je m’informe à la jeune fille si elle parle français. Elle me répond d’attendre un instant et va chercher sa consoeur qui le parle. Tout se passe très bien. Juste au moment de partir, elle me demande d’où on vient. Spontanément, je lui réponds Quebec City et continue mon baratin en anglais jusqu’à ce que je m’en rende compte. Là je me mets à rire et je m’excuse auprès de la jeune fille qui avait fait un très bel effort pour nous parler français. Ça été vraiment comme un réflexe. Sur le terrain du centre d’information, ils ont aménagé un parc avec un très beau plan d’eau. On y dîne avec vue sur le lac et les Rocheuses ainsi qu’une belle température d’été de 27° Celsius. Tertio : après notre pause dîner, on se dirige vers le Tunnel en Spirales. Celui-ci permet aux trains de circuler sans danger et avec une inclinaison de 2°. Il y a deux spirales en forme d’un 8 qui sont percées dans le cœur des montagnes. On est très chanceux. Après une attente d’environ 30 minutes, on voit un train passer dans la première spirale. C’est impressionnant de voir sortir la locomotive du tunnel et en même temps de voir le reste du train qui entre dans le tunnel. Ça dure plusieurs minutes. Il y a un belvédère expressément aménagé pour pouvoir contempler ce phénomène. Sur des panneaux tout l’historique de la construction du tunnel est très bien expliqué. Quarte : on arrive à la chute du Pont Naturel et c’est là qu’on dit «Yoho» en apercevant magnifique site naturel. En indien cela veut émerveillement. C’est vraiment ce qui se produit dès qu’on l’aperçoit. C’est un site très bien aménagé. On est resté quasiment bouche bée en voyant les formes des roches, les couleurs de l’eau. Le trou creusé dans la roche par l’eau forme le pont naturel. Au pied de celui-ci, on découvre un magnifique bassin bleu «aqua».  On a l’impression de voir une piscine dont les contours sont peinturés en bleu. Ici, c’est la nature qui est le peintre. J’espère que les photos se rapprocheront de la réalité. C’est mon coup de cœur de la journée. Penta : on se rend au Lac Emerald. Celui-ci est l’un des joyaux des Rocheuses Canadiennes. Il alimente la rivière Kicking Horse. C’est un lac magnifique, typique des Rocheuses : ceinturé d’une dense forêt de conifères et dominé par des sommets enneigés qui miroitent dans son eau émeraude.  Également, il y a un beau sentier qui l’entoure et qui permet de l’admirer sous tous ses angles. À notre retour à Donald, notre camping, le thermomètre indique 30° Celsius. Alors, en un temps trois mouvements on sort nos bagages de l’auto et on s’installe au soleil avec un petit rafraîchissement. Quant à avoir de la misère, c’est de même qu’on aime ça.  Super, super, super de belle journée.  

 

 

 

 

 

Mardi le 16 mai 2006

 

Éclatant soleil ce matin accompagné d’un beau 18° Celsius. On passe la journée au camping. C’est une journée, récupération. On prend ça cool pratiquement toute la journée. Après dîner on joue à Carcassone sur la table à pique-nique. Momo lit de la documentation et prépare ses deux prochaines semaines de visites dans différents Parcs Nationaux. Beau, gros et intéressant programme. Le mercure est monté en haut du 30° Celsius cet après-midi et je me suis faite dorer la couenne. Après une demi-heure, j’en avais assez. D’éclatant, il était devenu cuisant. On prend une bonne marche autour du camping. En faisant la vaisselle avec Momo ce soir, je lui dis que je me sentais comme à Yuma. J’étais très heureuse. Après souper Momo m’explique son plan de match pour les campings et les visites. Ensuite ce sont les préparatifs de départ pour demain. Soirée tranquille et coucher tôt. Splendide journée. 

 

 

Mercredi le 17 mai 2006

 

10.30 heures, soleil accompagné de quelques nuages et il fait un beau 21° Celsius. On quitte le camping vers 9.30 heures. Le paysage est toujours aussi divin avec ses belles Rocheuses. Le voyage s’effectue sans tracas. On arrive vers 11.30 heures au camping Redstreak dans le Kootenay National Park. La jeune fille de l’accueil parle un peu le français et tout se déroule bien et rapidement. Elle nous donne le site # F1. En arrivant à notre terrain, nous avons notre comité d’accueil. Cinq beaux cerfs sont là à nous regarder arriver. Momo sort du camion et immortalise la belle scène. Immédiatement après, ils ont pris la poudre d’escampette. On est très satisfait du site. Momo a ses arbres et moi j’ai mon beau soleil. En faisant l’installation, on a encore une mauvaise surprise. Le support du pneu de rechange est complètement arraché du mur. Le tout est appuyé sur le support à bicyclette et les bicyclettes. S’il avait fallu que ça tombe en bas de la roulotte, j’aime mieux ne pas penser à ce qui aurait pu arriver. On se considère chanceux de n’avoir pas eu d’incident fâcheux ou dramatique. On s’était lever tôt ce matin afin de prendre possession de notre nouveau camping avant dîner. On voulait profiter de notre après-midi pour faire une excursion ou une visite. Cependant cet imprévu vient tout chambardé. Quand même, ça fait partie de la «game». Alors, on se rend au petit village, situé tout près. On trouve tout le nécessaire pour faire la réparation. Au retour, on s’affaire aux travaux et on y passe l’après-midi. On est très satisfait des résultats. Momo m’amène manger une pizza à la pizzéria du village. J’en suis ravie. Par la suite, on se rend aux Piscines des sources thermales Radium. Sur la route pour s’y rendre, on passe par le portail naturel du Canyon Sinclair. C’est spectaculaire. On circule à travers les parois des roches. On arrive quelques minutes après aux piscines thermales. Elles sont très vastes, plus qu’on ne se l’imagine. L’aménagement est très agréable pour les yeux le soir avec son bel éclairage. On a la piscine d’eau thermale froide (30° Celsius) et une autre chaude (38° Celsius). De plus, on peut profiter du spa (40-44° Celsius). Les deux piscines sont remplies d’eau naturelle qui arrivent déjà chaude. Aucun chauffe-eau ne la réchauffe. Le spa, quant à lui, contient de l’eau minérale non traitée provenant du ruisseau McKay. À une extrémité de la piscine chaude, on peut s’allonger dans l’eau grâce à l’aménagement spécial d’un plateau avec appui tête. On se croirait dans une chaise longue. Au lieu d’être allongé au soleil, on l’est dans l’eau chaude. On y a vécu une expérience extraordinaire et très relaxante. C’est merveilleux. Toutes ces belles douceurs nous ont fait oublié rapidement notre pépin de la journée.

 

 

Jeudi le 18 mai 2006

 

Lever 9.00 heures, soleil radieux, température 18° Celsius et c’est merveilleux. On se dirige vers le village pour trouver un accès Internet. On le découvre en stationnant devant un motel. Le signal rentre très bien. On peut  donc, lire notre unique message de Carole et en envoyer un à Pascal. Par la suite on se rend au centre d’Information de Parc Canada situé juste en face de l’autre côté de la rue. On veut faire des sentiers de randonnées pédestres aujourd’hui. On fait affaire avec un beau grand jeune homme et il nous fait plusieurs suggestions. On part donc avec notre petit bonheur et on regarde le tout dans le camion. Momo décide de commencer par le plus loin. Notre visite débute par le Belvédère de la Vallée-de-la-Kootenay. Le panorama est extraordinaire et les panneaux d’interprétations sont super intéressants. On y explique que la forêt est en changement perpétuel et que rien ne se perd en forêt. Même un arbre mort ou brûlé est utile à quelque chose. Par exemple cet arbre va servir de refuge aux insectes qui vont s’y nourrir, les oiseaux vont se nourrir des insectes, le pic bois va faire des trous qui serviront d’abri aux petits rongeurs et même certains oiseaux y feront leurs nids. Le processus de changement perpétuel s’effectue sur de nombreuses années. À la deuxième étape, on se rend luncher au Lac Olive et on y parcourt le petit sentier qui nous conduit au petit lac aux eaux limpides et peu profond. Si on est chanceux, on peut y voir des Ombles de Fontaine. Malheureusement, on n’en a pas vues, il y a trop de vagues. Après le lunch, on se dirige vers le sentier Juniper. La première partie est grimpante et en plein milieu de conifères. Au sommet, on a une superbe vue sur le Canyon Sinclair et la petite ville Radium. On est surpris par la présence de deux lacs qui surplombent toute la vallée. On n’ose pas trop penser à ce qui pourrait arriver s’ils se mettaient à déborder. Ça nous a fait penser aux inondations du Lac St-Jean. Aujourd’hui, il y avait encore beaucoup de beaux points de vue pour prendre des photos et Momo s’en est donné à cœur joie. Retour à la roulotte vers 5.00 heures, très contents mais fourbus. Soirée relaxe. Heureuse journée dans la grande nature du Parc National Kootenay!

 

 

Vendredi le 19 mai 2006

 

Au lever, 15° Celsius, beau soleil avec des périodes nuageuses. La journée s’annonce encore chaude. Après déjeuner, on part en randonnée pédestre. On fait les sentiers dont les départs sont près du camping. On emprunte le Sentier Redstreak en premier. J’ai de la misère ce matin. Je pompe comme un vieil engin.Le «darrière» est trop pesant pour monter allège les pentes. On arrête au point d’observation qui donne un nouveau regard sur la ville de Radium et sa vallée. Comme je ne fais que suivre Momo en cherchant mes petites roches pour mon amie Nicole, je n’observe pas trop trop le sentier.  Alors, en repartant du point d’observation, j’ai l’impression que Momo emprunte le même chemin mais je me dis dans mon moi-même, y sait où y s’en va et je le suis. Plusieurs minutes plus tard, il me regarde et dit : Y me semble qu’on est passé ici. Moi aussi que je lui réponds. On revires-tu de bord? Pas question, t’avais juste à pas te tromper et on continue. Après ce sentier, on emprunte celui qui aboutit aux Piscines des sources thermales de Radium. Le sentier est très beau et je le classerais dans les faciles. Cependant, on n’a pas de point d’observation. Je préfère les randonnées où je m’attends à voir des choses. Ça me motive plus que seulement marcher dans la forêt et faire aller la clochette pour éloigner les ours. Quand même, très belles randonnées aujourd’hui. Après dîner, Momo répare son camion. Un fil qui alimente les freins de la roulotte est presque sectionné. Ensuite ce sont les traditionnels préparatifs pour le départ de demain. Pendant ce temps, je m’amuse avec les 65 petites roches diverses de toutes sortes de couleurs et de toutes sortes de formes. J’espère que c’est bien ce à quoi s’attend ma belle Nicole. Une fois terminée ceci, je me fais bronzer au moins ½ heure et poursuis ensuite ma lecture à l’ombre. Vers 5.00 heures, je n’en peux plus. Les deux yeux se ferment tout seul. Alors je rentre et dis à Momo qui relaxe lui aussi que je vais m’allonger un peu. J’ai fait des rêves inouïs, fous. Ça n’avait ni queue ni tête. Je me réveille vers 6.00 heures et mon homme dort près de moi. C’est pas drôle deux jours de randonnées de suite. Ça rentre dans le corps des deux petits vieux. Douches après le souper. Ensuite on prépare le prochain chapitre du Livre de bord et les photos pour les expédier dès qu’on aura un accès Internet. Une bien belle journée.

 

 

Samedi le 20 mai 2006

 

Au lever, 16° Celsius, c’est nuageux avec des percées de soleil. Vers 9.15 heures, on quitte notre site. À la fin du chemin d’accès du camping, au centre d’information de Parcs Canada, un petit troupeau de chèvres des montagnes broutent au pied de la croix. À 9.54 heures, on croise deux petits chevreuils qui mangent de l’herbe sur le bord de la 93. Ils n’ont pas bronché d’un iota. On était à environ dix minutes de l’aire de pique-nique, Dolly Varden. Sur notre gauche on aperçoit un beau petit lac dont l’eau est d’un magnifique turquoise. C’est la première fois qu’on en vouait un de cette belle couleur. Tout le long du voyage, on voit nos belles Rocheuses et la grande forêt. Je ne sais plus à quelle hauteur on était rendus mais on y rencontre une centaine de cyclistes sinon plus qui semblaient pédaler tout simplement, sans difficulté. Pourtant il y en a de la côte sur la 93.On en rencontre sur une distance d’environ 50 kilomètres. Ils m’ont beaucoup impressionnée. Je les regarde défiler avec grand intérêt et j’oublie le paysage. Ils étaient très beaux à voir. 10.49 heures, on entre en Alberta et à 11.20 heures, on arrive au camping Mont Tunnel dans le Parc National de Banff. On nous assigne le site 401, un beau pull-thru et l’installation se fait merveilleusement bien. Après dîner, on part visiter le centre-ville de Banff. C’est très touristique et commercialisé. L’achalandage est fort aujourd’hui. Momo remplace les pantalons dans lesquels il flotte. Je suis très contente de son achat, ils lui vont à merveille. On a réussi à faire le tour des boutiques. On fait un saut également au Centre d’information et on y recueille la documentation nécessaire pour notre séjour ici. On revient à la roulotte aux alentours de 5.15 heures. Après souper Momo se plonge dans sa lecture de cartes pendant que j’écris le Livre de bord. Soirée sans grande histoire et dodo tôt afin d’être en bonne forme pour accompagner mon Momo dans ses randonnées. Journée agréable.

Dimanche le 21 mai 2006

 

Lever 9.00 heures avec un 11° Celsius. Le soleil est intermittent et c’est venteux. On quitte la roulotte vers 9.45 heures. En tournant le coin de notre rue, une magnifique montagne se présente à nos yeux. C’est le Mont Rundle. On l’appelle : Sandwich grand format à cause des 3 couches de roches qui la composent. On se dirige maintenant au sentier du Mont Tunnel. On fait celui-ci jusqu’au sommet de la montagne. Il est beau, classé parmi les faciles. On y voit de magnifiques vues panoramiques sur les Montagnes Rocheuses et la petite ville de Banff. Du Mont Tunnel, on met le cap vers le sentier du Marais, environ 5 km plus loin. Le sentier est court et on y découvre une belle source d’eau sulfureuse. Les 2 Thomas y touchent et c’est vraiment vrai qu’elle est chaude. Où l’eau arrive, on sent très bien le soufre qui s’en dégage et au pied de l’écoulement on retrouve plein de dépôts blancs sur la végétation et à la surface de l’eau. Au bout du sentier, une passerelle nous permet de traverser le marais. De plus, on peut ainsi se rendre au point d’observation des oiseaux et des canards. On n’en voit pas. Par contre, on peut admirer nos superbes Montagnes Rocheuses sous un autre angle. En quittant le sentier, on se rend voir la première piscine d’eau sulfurée construite en 1914. Depuis, on l’a restaurée selon son aspect d’origine. Elle est classée monument historique et la baignade est interdite. On dîne sur place et par la suite on file vers la Promenade de la Vallée-De- La-Bow qui nous conduit au Canyon Johnston. On fait la randonnée qui nous amène aux Chutes inférieures et supérieures du Canyon. L’aménagement de la piste est extraordinaire et les points de vue époustouflants. Un immense trou naturel nous permet de se rendre au pied de la chute où une bonne douche froide nous attend. C’est tripant. Il y a tellement de monde sur la piste qu’on se croirait un jour de foire. C’est comme ça dans les deux sens. C’est presque hallucinant. Je n’ai jamais vu ça. Tout le long du sentier, on circule sur de très belles passerelles métalliques. Les rochers ont des formes et des couleurs variées et on les longe presque tout le long. On a la chance de s’émerveiller à plusieurs endroits et pour diverses raisons. Le sentier des Chutes supérieures nous réserve une immense surprise à son apogée. On se retrouve sur une passerelle en plein milieu de la rivière et là on peut contempler la majestueuse beauté de la haute chute dont la brume vient doucement nous effleurer le visage. Je dis à Momo que des randonnées comme celle-là c’est épatant et très motivant. Aujourd’hui, on croise deux jeunes Québécoises originaires de Victoriaville et un monsieur de Moncton. Il s’installe ici où il s’est trouvé du travail. On revient par la TC-1 où on découvre encore une vue imprenable sur les Montagnes Rocheuses. Momo a pris beaucoup de photos aujourd’hui et en revenant sur cette route j’essaie, je dis bien, j’essaie de prendre de belles photos à partir de l’intérieure du camion. Tout à coup, plus rien. L’appareil ne fonctionne plus. Comme je ne m’en sers pas souvent, je ne connais pas bien parfaitement son fonctionnement. Momo me dit : ce doit être les batteries. Alors, je les change et j’essaie de nouveau. Encore rien. Là je questionne et requestionne Momo. Sa réponse est qu’il ne peut pas conduire et s’occuper en même temps de la caméra. Tout à coup, j’aperçois un message qui dit que la carte mémoire est pleine. On en a une autre petite de 20 photos. Je la change et youpi, tout fonctionne. Dans mon émerveillement et mon énervement, les 20 photos ont été prises en 1 temps 3 mouvements. J’étais déçue car il y avait encore de belles prises de vue. Rendus à Banff on fait un petit arrêt chez Keller Food pour se procurer un peu de bouffe. Ensuite on sillonne la petite ville à la recherche d’un signal Internet. L’ordinateur en capte un chez une station Shell. On prend le temps de lire nos messages. Après toutes ces périples, c’est le retour à la roulotte vers 6.30 heures. J’entre dans la roulotte, le cellulaire en main. Je suis en communication avec ma belle Patricia. Tout va très bien. Momo nous fait cuire un bon steak sur le BBQ pour souper. Ils sont les bienvenus après une telle journée. Après souper je décris cette belle journée dans notre Livre de bord. Dans peu de temps suivra le dodo car les paupières sont très lourdes. Fabuleuse journée.

 

 

Lundi le 22 mai 2006

 

Lever 8.30 heures. 9° Celsius et c’est partiellement nuageux ce matin. Entrée sur le sentier du Canyon Stewart qui longe le Lac Minnewanka lequel est un beau grand lac émeraude. La première portion du sentier est aisée. Lorsqu’on s’engage dans la section près du Canyon, ça devient plus ardu. Le chemin est plein d’embûches avec ses roches et ses racines de toutes sortes et de toutes grosseurs. Il faut être attentif et regarder où on met les pieds. J’étrenne ce matin mon bâton de marche qu’on a réussi à dénicher hier, après plusieurs jours de recherche. Je l’aime beaucoup et je l’ai très apprécié ce matin. Ici encore, sur le parcours, on voit les rapides de la rivière Cascades. Au bout du sentier, on descend dans le canyon jusqu’à la berge de la rivière où on voit descendre de très forts rapides. J’ai trouvé la randonnée beaucoup plus laborieuse. J’avais juste la première vitesse qui embarquait. Momo, lui, me dit que j’étais embrayée «sul beu». Quand même ça été une belle randonnée et j’étais fière de moi. Après avoir dîné dans le camion, Momo décide qu’on ne fait pas d’autres sentiers. Par contre, il emprunte un chemin que nous n’avions pas parcouru et là encore le paysage est époustouflant. On y fait une rencontre fortuite. 5 belles chèvres de montagnes passent lentement et Momo s’arrête pour les admirer. On revient vers 3.00 heures et là je dis à Momo que j’ai une grosse «baisseur». Je lui demande s’il est d’accord pour qu’on laisse tout ça là et qu’on aille faire un petit reposé. C’est ce que l’on fait. C'est pas long que les morceaux de linge r’volent et qu’on saute en-dessous des «couvartes». On a dormi profondément une bonne demi heure et après on était en pleine forme. Momo fait ses préparatifs en vue du départ de demain et je complète la journée d’hier et d’aujourd’hui dans le Livre de bord. En soirée, Momo travaille d’arrache pied pour mettre de l’ordre dans ses photos. Il en sélectionne et édite celles-ci pour envoyer avec le Livre de bord. Y en mange pas pis c’est toute. Il adore cela. Pendant ce temps-là mémère à tricote. Contents de notre journée

 

 

Mardi le 23 mai 2006

 

Départ 9.35 heures. C’est pluvieux et le ciel est très nuageux. C’est toujours le même paysage; lac émeraude, rivière, forêt, montagnes, etc. Ce matin à trois reprises sur le bord de petits lacs, on croise des outardes. Deux sont haut perchés sur leurs pattes avec le corps raide pis les oreilles molles. Deux se dandinent dignement et les deux autres, la tête enfoncée dans les ailes roucoulent. 10.36 heures, on arrive au camping Lac Louise pour caravanes. Il est situé sur les berges de la rivière Bow. Ce sont tous des pull-thru et l’installation se fait vite et bien. Par contre, on n’a que l’électricité comme service. On est ici pour deux jours seulement. Après-dîner on se rend au petit village où tous les services sont concentrés. Après une courte visite, Momo décide d’aller visiter le Lac Louise, le joyau du Canada. Dans ma tête, c’était en auto, alors pas de problème. Effectivement on arrive devant un spectacle extra mais extraordinaire. C’est à couper le souffle. Le lac n’est pas encore calé et ainsi cela crée des effets spéciaux. Les bleus de l’eau sont variés selon les périodes ensoleillés mêlées aux périodes nuageuses Les pics de glace sont comme des cristaux. On en a pris dans nos mains et cela devenait un attrait pour les photographes. La fusion des majestueuses Montagnes Rocheuses avec le Lac Louise nous donne une image extraordinaire. D’un côté ou l’autre du lac, le coup d’œil est merveilleux et on ne se lasse jamais de regarder le panorama. Un moment donné Momo dit : on va aller faire le petit sentier qui mène au belvédère Fairview, environ 1 km. Comme je ne m’attendais pas à faire de la randonnée, je n’avais que mes mules dans les pieds. Je consens à y aller quand même puisqu’elle est supposée être facile et courte. On part sans bâton et sans clochette. Après quelques minutes, ça se met à monter, là encore je tire de la patte car je manque de souffle. Je ralentis le pas et Momo s’adapte à ma vitesse. Après un bon bout, des amoncellements de neige couvrent des parties du sentier et là je dis à Momo de continuer tout seul que je vais l’attendre ici. Un peu plus tard, comme je dois rester debout comme un piquet, que j’ai un peu la chienne, je ne suis pas munie de mon bâton, je décide de continuer tranquillement en me disant qu’on va se croiser un moment donné. En effet, je le rencontre au belvédère. Là je suis très heureuse de m’y être rendue car le spectacle de couleur qui s’offre à nos yeux est tout à fait mirobolant. C’est presque indescriptible toute la magie qui se dégage du lac. Au belvédère on voit une pancarte qui indique 2 chemins pour retourner au début du sentier. On choisit de prendre la section qui boucle la boucle au lieu de revenir sur nos pas. C’et là que le fun commence. Le sentier descend en zigzag, on marche sur des roches, des racines d’arbres en surface, de la terre mouillée, de la neige, un peu de «swamp». On aboutit à notre premier point d’interrogation, à savoir si on a pris le bon chemin car on arrive directement sur un immense banc de neige d’une ancienne avalanche. On regarde en haut, on regarde en bas. C’est magnifique mais en même temps on se sent vulnérable devant la puissance de ce phénomène. On est très impressionné. Après avoir repris nos esprits on découvre derrière nous la suite du sentier qui nous conduit à nouveau à l’avalanche mais cette fois-ci à son pied. Heureusement, le sentier est partiellement dégagé et avec précaution on passe par-dessus tous les obstacles. On arrive enfin à notre point de départ avec tous nos morceaux et un peu vannés. Quand même on est très heureux d’avoir surmonté toutes les embûches et ça valait le coup car on y a eu un regard différent et fantastique qu’on ne peut avoir ailleurs. Un moment donné, je dis à Momo : Sais-tu que là je viens de me faire avoir royalement. Elle est loin d’être facile. Il a sourit. En bas du Lac Louise, il me donne un bec et me dit : Tiens tu pourras dire que c’est le baiser du Lac Louise. Très romantique mon amour. Toutes ces émotions creusent l’appétit. À l’accommodation de l’hôtel, Château Lake Louise, on trouve ce qu’il faut pour une collation .Après une pause sur la terrasse, on a encore assez d’énergie pour «s’engancer» sur le sentier qui longe l’autre côté du lac. Heureusement, celui-ci est très facile, une portion est asphaltée et on le fait posément. Il nous amène à l’autre bout du lac. Encore là on a droit à un superbe spectacle visuel. Chaque pas est une occasion de prendre des photos. Momo n’en manque pas beaucoup. Sur le chemin du retour on aperçoit dans un sentier un carcajou. On le reconnaît bien. Cet après midi, on a vu sa photo et son nom sur un panneau d’interprétation. On très est chanceux car il est très timide, presque en voie d’extinction et il est très rare d’en rencontrer. Très, très belle journée.

 

 

Mercredi le 24 mai 2006

 

Ensoleillé au lever avec un 13° Celsius. Vers 9.30 heures on quitte le nid pour explorer de nouveaux horizons. On se pointe le nez en premier au Lac Moraine. Cependant avant d’y arriver on parcoure les 13 km du chemin d’accès avec les yeux grands car le paysage est un ravissement. Ce qui nous surprend en descendant du camion, c est qu’on ne voit pas le lac. Notre regard est plutôt attiré par un étrange amoncellement de roches et on suit la foule. On parcourt le sentier qui nous conduit au sommet et ô surprise, on a une vue impressionnante sur le Lac Moraine et la Vallée-des-Dix-Pics. Chaque pic porte un nom. Comme l’ensemble des pics est vaste, il est impossible de les photographier tous ensemble. De plus ils ont fait l’endos de billets de 20.00$ canadiens en 1969. Sur la photo, il manque 3 pics. Par la suite on se dirige vers le sentier qui longe le côté droit du lac. Celui-ci est facile et on prend ça cool. Momo a le nez en l’air à chercher ses prises de vues, Solange a le nez à terre à chercher la plus belle roche et ainsi les deux font bien la paire. Également, on prend le temps de lire les panneaux d’interprétation. Ces derniers sont si bien vulgarisés qu’ils suscitent beaucoup notre intérêt. J’en ai retenu un entre autre.¨  SI LES ROCHES PARLAIENT QUE DE CHOSES RACONTERAIENT-ELLES? Si les roches de ces montagnes pouvaient parler, elles décriraient leur naissance en tant que grains de sable ou de poussière entraînés dans l’ancienne mer chaude qui reposait ici il y a des millions d’années. Elles diraient être tombées au fond de l’eau, avoir été recouvertes par d’autres grains de sable ou encore par les corps broyés et les sécrétions d’animaux marins. Elles vous relateraient de quelle façon le poids sans cesse croissant transforma les grains de sable en grès, la boue en roche argileuse et la chaux en calcaire. Elles nous diraient comment elles furent violemment projetées dans les cieux pour devenir les Montagnes Rocheuses¨. À nos yeux elles semblent immuables mais elles sont toujours en perpétuelles transformations. On mange notre lunch sur place et après on décide de mettre fin à notre expédition. Les efforts fournis ces derniers temps commencent à nous rentrer dans le corps. Alors, pourquoi pas un bon petit roupillon au retour avant de commencer les préparatifs de départ pour demain. Une autre belle journée dans les grands espaces des Rocheuses Canadiennes.

 

 

Jeudi le 25 mai 2006

BIENVENUE À NOTRE PETITE PUCE MALLORY

FÉLICITATIONS À ANNE-MARIE ET NICOLAS

Nuageux, très humide et petites percées de soleil. C’est frais, Le départ se fait à 8.55 heures. Depuis qu’on est dans les Rocheuses, c’est la première fois que je vois une aussi grosse pancarte pour nous aviser de la présence des ours. J’pense ben qu’on va traîner bâton et clochette dans nos prochaines randonnées. Y a pas de risque à prendre. Je suis plutôt anxieuse ce matin, Anne-Marie a sa césarienne. J’ai hâte de savoir si Mallory va bien. Il est 9.24 heures, on est sur la route et la réception du cellulaire est maintenant nulle. Finalement, j’aurais dû suivre ma première idée, soit de ne pas connaître le jour de sa césarienne. Enfin, faut vivre avec. On fait quelques points d’observation en chemin, soit six en tout. Momo s’en met plein la vue avec sa caméra. C’est vrai que les montagnes sont belles. À nouveau on rencontre 2 chèvres de montagne sur le bord du chemin. On a passé «free». Vers midi, on passe devant le Centre du Champ-de-glace Columbia. Momo me dit que nous allons revenir cette semaine faire l’excursion en véhicule sur les glaciers. Alors je lui dis: il est tôt, pourquoi ne pas la faire aujourd’hui. On a le temps et tu vas te sauver 200 km aller-retour. Il fait donc demi-tour à la première occasion. On entre dans le centre et comme il y a un kiosque d’information de Parc Canada, on va s’informer de nos visites futures. Très très gentille la demoiselle. Ensuite, on se rend au guichet acheter nos billets. On embarque pour l’excursion de 12.15 heures. En premier lieu, c’est un autobus qui fait la navette entre le centre et la base du glacier. Ensuite on monte à bord d’un véhicule spécialisé appelé Explorateur de Glacier lequel ressemble à un autobus avec six grosses roues motrices. Rien ne l’arrête. Il nous conduit sans difficulté à 7 000 pieds sur le glacier soit 1 900 pieds plus bas que le début de la chute de glace. C’est très impressionnant de voir tout l’ensemble du paysage mais, lorsque je suis descendue sur le glacier, je suis restée très surprise. Je m’attendais à mettre les pieds sur de la glace comme une patinoire. C’était plutôt une neige mouillée comme on a chez-nous à la fonte des neiges. De plus, les explications sont toutes en anglais et je ne comprenais rien. Un moment donné, je lisais la brochure en français qu’on m’avait remise. J’étais très concentrée et n’écoutais pas du tout le «speech» du conducteur. Tout à coup j’entends Momo en arrière de moi me dire sèchement, fais circuler les documents. Je lève la tête et le conducteur tentait de me remettre en vain ses photos. Je me suis excusée et j’ai fait faire la circulation de celles-ci. Quand même, j’ai beaucoup aimé cette expérience qui est tout à fait unique pour moi. J’ai même goûté à l’eau qui descendait et c’est l’eau naturelle la plus pure qui existe selon la documentation. Momo quant à lui, a davantage «tripé» que moi. Il s’en est donné à cœur joie avec les photos. Aussi il dit que c’est une attraction incontournable lorsqu’on visite le Parc National Jasper, comme on il ne faut pas manquer l’Île Bonaventure lorsqu’on se rend à Percé, ou aller à Las Vegas sans mettre quelques sous dans les machines. Très contents de cette merveilleuse halte. On continue notre route jusqu’au camping Whistlers où nous arrivons vers 15.30 heures. C’est le plus beau camping que nous avons eu dans les Parcs Nationaux. Encore un magnifique pull-thru. Le camping est très gros et la façon dont c’est aménagé, on se croirait tout seul. Quelques minutes avant d’arriver au camping, j’ai une bonne réception sur le cellulaire. Je m’empresse de téléphoner à l’hôpital pour prendre des nouvelles d’Anne-Marie mais surtout de Mallory. Notre puce va bien. Elle pèse 5lbs 4 onces et mesure 19 pouces. Paraîtrait que c’est Sandrine en miniature. La maman va très bien et encore une fois on a réchappé le père. Les enfants sont très heureux. Sandrine l’a trouvé petite et belle et James-William a dit qu’elle est petite et mignonne, Mamie. Les grands-parents sont très heureux et très excités. Comme on s’était dit qu’on achèterait le cadeau à Mallory là où l’on serait à sa naissance, eh! bien, comme deux enfants on est parti en ville après l’installation faire les boutiques. On voulait quelque chose de représentatif de Jasper. On est super content, on a trouvé. Surprise! Journée où l’on s’est senti très comblés. Deo Gratias.

 

 

 

Vendredi le 26 mai 2006-05-26

 

Soleil intermittent ce matin, 10° Celsius. On prend congé d’excursion aujourd’hui. Momo s’amuse avec ses photos et je fais le lavage. Ensuite, c’est ma période téléphonique avec Anne-Marie, Marcel et Hélène, Patricia et Rose-Hélène. Cet après-midi, on se rend au village (bureau de poste, Internet, épicerie). Sur Internet, on a deux belles photos de notre petite Mallory. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à la belle Sandrine. Merveilleux la magie d’Internet, on peut déjà mettre un visage sur notre nouveau poupon. On en est bien fier et on a mis sa photo avec les autres petits. On en a un sur chaque porte d’armoire, faute de mur. Au retour, Momo retourne à ses photos et moi j’avance ma petite couverture de bébé. Après souper, on prend une marche autour du camping. À l’entrée de celui-ci une grosse pancarte est affichée montrant un wapiti femelle et ses petits. Il est écrit de ne pas s’en approcher car elles sont très dangereuses dû à la période de mise bas. À peine à 5 minutes de la roulotte, j’en aperçois un et je dis à Momo d’aller chercher sa caméra. Elle n’est pas nerveuse du tout et Momo a le temps de la photographier. Il est bien content. Raymond et Lorraine, nos amis d’Alberta ont téléphoné aujourd’hui, ils nous attendent la semaine prochaine et ils ont hâte de nous voir. Soirée et journée plus relaxe. Ça fait du bien de récupérer. Bonne journée.

 

 

Samedi le 27mai 2006-05-28

 

Lever 8.30 heures, on part en excursion aujourd’hui. Il fait 9° Celsius et il faut nos petites laines. Le ciel est couvert avec des éclaircies par-ci par-là. On quitte le camping vers 9.15 heures. On fait un petit arrêt au village pour l’Internet. Yves nous a envoyé un émail. Il nous confirme son entrée à l’université McGill en Génie minier. Il est très heureux et nous également. On quitte notre lieu clandestin et on fait route en direction du Lac Médicine. La bizarrerie de ce lac: Il n’a pas de décharge en surface. L’eau passe sous terre sur plusieurs kilomètres et refait surface au canyon Maligne. De belles montagnes le surplombent. On voit de superbes grosses roches grises tout le long de la descente vers le lac. C’est presque un champ de roches et c’est impressionnant. Ça ajoute un effet spécial au magnifique décor. De là, on se rend au Lac Maligne, réputé par sa grandeur et sa profondeur. On peut y prendre un petit bateau pour en faire le tour mais on préfère garder nos pécules pour faire une excursion en gondole. On décide d’emprunter le ¨sentier du lac¨ Boucle Mary Schäffer. Il est très facile. On est plutôt déçu du Lac Maligne. Comme il est très recommandé, on s’attendait à quelque chose de très spécial. Au contraire, on le trouve ordinaire. Peut-être qu’on ne connaît pas assez cela. Momo fait cette réflexion : des lacs comme ça on en a chez nous. Peut-être qu’en bateau, les points d’observation sont meilleurs. Qui sait? À partir de là, on s’enligne vers le Canyon Maligne. C’est la belle rivière Maligne qu’on voit tout le long du chemin qui  plonge de 23 m. dans une profonde gorge de roche calcaire. Ce qui se présente à notre regard est tout à fait saisissant. Les passerelles nous offrent des vues spectaculaires du canyon. On en a le souffle coupé par moments. À d’autres endroits on a presque le vertige tellement, c’est profond. Les chutes impressionnantes, les belles sources d’eau froide qui bouillonnent dans les bassins étroits et profonds, les sculptures abstraites des rochers aux couleurs multicolores façonnés au fil des ans par le passage de l’eau sont un émerveillement constant. Au lieu de revenir sur nos pas, on décide de faire la boucle. Là, en peu de temps, on s’éloigne de la rivière et on entre dans la forêt obscure. Quelques 10 minutes à peine après y être entrés, j’aperçois au milieu du chemin, un bon tas d’excréments frais. Momo n’est pas certain mais, il croit que ce peut être les fruits d’un ours. Peureuse comme je suis, je dis à Momo : fais sonner la cloche et passe devant, moi, je suis trop «pissou». On poursuit notre chemin. On nous suggère dans les pamphlets de parler aux trois minutes dans la forêt pour éloigner les ours. Alors, je me mets à faire des vocalises : des o, des a, des e, des i, des u. Momo lui, me suggère de conter l’histoire des trois petits oursons et là avec toutes nos folies, on avance sur le sentier plus détendus. Ça monte continuellement et là, la côte est tellement raide qu’on dirait une piste de ski alpin et un peu plus loin, une glissade. Alors Momo met son grain de sel et dit : On pourra dire qu’on a monté la pente de ski et la glissade des nounours. Je l’ai aimé celle-là. On a été obligé d’arrêter à plusieurs reprises, j’avais quasiment l’air d’une asthmatique. Momo lui, est beaucoup plus en forme que moi. De ce côté du sentier, on a beaucoup grimpé et à quelques endroits on a pu admirer le panorama de la ville de Jasper. Elle est toute petite à côté de tout ce qui l’entoure. Enfin, on arrive au stationnement. Ce sont la joie et le soulagement. On est encore tout imprégné de la magnificence de toute cette beauté de la Création que l’on vient de côtoyer. On avait d’autres projets d’excursions pour aujourd’hui mais là, il est passé 5.30 heures. On est assez fatigués. On les laisse tomber. En passant au village, on voit la pancarte : Lac Patricia. Comme on s’y rend en auto et que la distance n’est que de 7 km, Momo acquiesce gentiment à ma demande. C’est la curiosité, tout simplement parce qu’il porte le nom de notre belle Patricia., On rencontre sur la route deux chevreuils qui broutent paisiblement. Momo s’immobile pendant que je prépare la caméra. Ils sont à peine à dix pieds du camion. En baissant la vitre, l’un d’eux relève la tête et me regarde en pleine face. J’ai le temps de lui tirer le portrait et j’en suis très contente. On arrive, après un petit détour, au lac Patricia. Celui-ci est limpide et peu profond. On le trouve plus beau que le lac Maligne. Cependant, il est plus petit. Son rivage avec ses belles roches aux multiples couleurs, sa plage en sable fin, les Rocheuses enneigées en arrière plan, son eau à multiples reflets, tout ceci fait qu’on lui attribue une meilleure note que le lac Maligne. On revient au camping vers 6.30 heures. On soupe vers 8.00 heures et par la suite, Momo s’installe à l’ordi pour les photos et en attendant, je me mets à l’écriture. On fait un«sprint» pour tenter de terminer ce soir. Pour bien faire, ça nous prendrait deux ordi par moment. Journée ni plus ni moins que très radieuse.

 

 

Dimanche le 28 mai 2006

 

Lever 10.00 heures, nuit de récupération car hier, on s’est couché à minuit. On n’a pas réussi à passer au travers de notre programme. Très ensoleillé ce matin, 10° Celsius et ça se réchauffe vite, vers midi, il fait 18° Celsius. Comme convenu, on se prépare pour l’excursion en gondole au mont Whistlers. On l’a gardé comme dessert. Tout pimpant, on arrive à la station de départ pour notre expérience alpine. On achète nos billets et une dizaine de minutes plus tard, on entre dans la gondole. On se place à l’avant, on ne veut rien perdre. La vue est plus que superbe. En 7 minutes, on se rend au terminal supérieur. Encore une fois, je me fais prendre à faire de l’alpinisme avec mes vieilles mules. Momo me dit : Coup donc, vas-tu falloir que je te dise quoi mettre? –Pour ça, oui. Je croyais qu’on faisait juste de la gondole. Heureusement, je suis très confortable dans ces godasses usées et j’ai pu faire l’ascension du mont Whistlers aisément. Au terminal supérieur, on est à 7472 pieds d’élévation. À cette hauteur, on voit un immense et somptueux tableau où se marie merveilleusement bien la petite ville de Jasper, la vallée de l’Athabasca, les nombreux lacs, les forêts denses ainsi que les magnifiques montagnes qui dominent tout ce panorama extraordinaire. Un joli sentier nous permet d’accéder au sommet. C’est vrai qu’il est beau. Cependant, le degré élevé de la pente nous coupe presque le souffle. Finalement, on s’entend tous les deux pour prendre cela mollo. Rien ne presse. On «s’engance» et on fait quelques arrêts tout en admirant les changements que nous offrent chacun des niveaux que l’on atteint. C’est époustouflant d’un point de vue à l’autre. Finalement, on grimpe un bon 300 pieds. Malheureusement, on n’est pas arrivé complètement au sommet car l’autre portion qui restait à faire était trop enneigée. Par ma faute, par ma faute, par ma très grande faute. Mieux chaussée, on aurait pu s’y rendre. Quand même, on est très satisfait de nous et hyper heureux d’avoir réussi cette montée. Ici, rien de plus à ajouter : c’est le summum des summums. Après plusieurs minutes de contemplation, on descend la pente. Celle-ci se fait tout aussi aisément qu’on l’a montée. On prend le temps d’admirer tout ce qu’on peut, même si le froid commence à se faire sentir. Vers 2.30 heures, on fait notre entrée au Tramway Dining, petit restaurant au 2ième étage du terminal d’en haut. Momo commande notre petite collation. On s’assoit devant les vitrines où l’on peut observer à loisir cet incroyable paysage. On revient à la roulotte vers 5.00 heures. On est très enchanté de tout cette splendeur. Je couche sur papier tous ces bons moments et Momo travaille sur ses nombreuses photos. Cette excursion clôture merveilleusement bien notre séjour dans les remarquables Rocheuses Canadiennes. Journée tout à fait spectaculaire.