CHAPITRE III
Liberté 2005
Jeudi, le 9 juin 2005
Belle journée ensoleillée. Cet après-midi nous nous rendons au Centre communautaire pour prendre et envoyer nos messages. Je suis plutôt déçue de n’avoir reçu qu’un message et de ne pas recevoir de téléphone non plus. Ensuite nous revenons à la maison. Maurice s’affaire à remettre les vélos propres et en bon état. De mon côté, j’ai deux bananes qui commencent à avoir l,air bête, alors, je décide de faire un gâteau aux bananes et aux raisins et de tenter une expérience, en le faisant cuire dans le BBQ. Pas vraiment une réussite. Il est cuit environ 2 pouces tout le tour, le centre est encore en crème,le fond commence à noircir et le couvert du poêle est tout gommé. On rit ben tous les deux. Quand même n’empêche qu’on décide d’y goûter et il est très bon. On l’a tout mangé, même le centre mais là un instant, pas toute la même journée quand même. J’ai fait 5 kilomètres à bicyclette autour du camping puis nous avons passé une belle soirée tranquille.
Vendredi, le 10 juin 2005
Beau soleil ce matin et il fait déjà très chaud. Déjeunons dehors et ensuite, toujours dehors, nous avons complété ce que nous avons commencé sur notre ordinateur. Gros dîner de hot dog, pas santé mais bonté divine que c’est bon. Préparons par la suite notre collation, nous allons faire du vélo au Parc Mapleton. Première vraie randonnée de l’année. Nous avons fait 11 kilomètres et nous avons pris de belles photos. Le sentier a un très beau parcours mais il a besoin d’entretien. Un autre petit fait cocasse : Momo a travaillé des heures hier pour que nos vélos soient en bon état et très propres. Eh! bien, en enfourchant son vélo il lève la béquille et le ressort est manquant. Heureusement qu’il est prévoyant ce Momo, il avait tous les outils nécessaires pour effectuer la réparation. Une photo vaut mille mots et bien cette fois-ci vous allez l’avoir. Quand même bon, mon Momo, il n’a même pas perdu son sourire. En fin de journée, le camping se remplit à pleine capacité. Des chiens, en voulez-vous, en vlà. Nos trois voisins d’en arrière à eux trois en ont 6 dont un propriétaire en a 4 et un autre propriétaire en a 1 qui en vaut dix. Y jappe tout le temps. Juste à côté un tout petit mais sage et en face de nous, un propriétaire en a 2 et son voisin en a 1. Dans toutes les sections du camping il y a des chiens. La propriétaire nous a dit que c’était maintenant rendu en moyenne presque un chien par roulotte. Le comble du comble, c’est pendant notre petite marche de la soirée, nous avons vu sur un site plus éloigné, un chat attaché, un gros chien pittbull attaché à sa grosse cabane à chien et avec sa pancarte plantée : Beware of dog. Je n’en revenais pas pantoute. Les deux bras m’ont tombés. J’étais presque découragée. Je ne sais plus où on s’en va. Y a moins d’enfants sur le camping que de chiens. Cherchez l’erreur.
Samedi, le 11 juin 2005
Une autre belle journée s’annonce avec le beau soleil à notre réveil. Après le déjeuner, ménage intérieur de la roulotte C’est assez petit que ça se fait en un rien de temps (on ne s'en plaint pas) et à deux c’est encore mieux. Nous décidons de faire une autre randonnée à bicyclette dans un autre parc de la ville: Parc du Centenaire. En route l’image de la gang de chiens du camping vient à l’esprit de Maurice et il me dit: Au Nouveau-Brunswick, ils ont la fête des Pères, des Mères comme chez nous mais ils ont en plus la fête des chiens et ça doit être en fin de semaine. There is a party dogs this week-end. Je l’ai trouvé ben bonne. Cette réflexion a fait revenir à la surface mes nombreuses frustrations face aux chiens et Momo m’a écouté religieusement comme un bon St-Joseph. Mon «chialage» de la journée et peut-être même de la semaine venait de se faire. En m’assoyant sur ma selle, j’avais des séquelles de notre randonnée d’hier. Dieu du ciel que j’avais mal au « st-ciboulo ». Quand même on est parti et je me suis dit que demain j’étais pour laisser reposer le tout. Difficulté pour trouver nos pistes cyclables et les indications étaient déficientes; on s’est ramassé dans une piste de vélo de montagne. Sur le coup, je ne l’ai pas aimé celle-là car je suis peureuse mais à la fin j’étais bien contente de notre randonnée. Pour moi, au diable le plus qu’hier et le moins que demain, les kilomètres parcourus n’ont plus d’importance. Je veux voir autour de moi. Voilà ma nouvelle maxime concernant la bicyclette. N’empêche que c’est un beau parc pour des activités familiales. Soirée tranquille et sans histoire. Bien contents de notre journée.
Dimanche, le 12 juin 2005
Température variable aujourd’hui. Journée plutôt « smooth ». Maurice effectue les dernières modifications du trajet pour la Nouvelle-Écosse sur GPS tandis que je m’amuse à compléter mes notes dans le magnifique journal de bord que Patricia nous a préparé.
Lundi, le 13 juin 2005
Départ vers 10.00heures pour la Nouvelle-Écosse plus précisément, l’île du Cap Breton. Nous ne ferons qu’une courte halte de 2 jours à Pictou situé à mi-chemin sur notre trajet. Très brumeux ce matin. Par moments je suis plus nerveuse car sur certaines sections de la route, le brouillard est très épais.. Ce qui m’a frappée en route c’est le Centre de Radio Canada International. L’agencement des différentes tours de transmission donnait l’impression d’une énorme toile d’araignées. Dommage que nous ne puissions pas nous arrêter de façon sécuritaire car j’aurais pris des photos. C’était impressionnant à voir. Nous avons passé sur une route payante à County ?. Un gros $5.25. Donc, pas de Mc. Donald pour ce soir. Ah! Ah! Ah! La route pour se rendre au camping est très raboteuse et il y a des grosses côtes. Un bout de temps, on s’est ben demandé ce qu’on était venu faire icite, c’est quoi ce coin aussi reculé?. Finalement nous avons réussi à monter au camping sans problème et nous avons eu un très bel accueil en anglais seulement. Le camping est situé sur le sommet d’une colline qui surplombe le détroit de Northumberland. La vue y est extraordinaire. La fraîcheur et le vent y sont très présents. Nous sommes très bien installés et bizarre, pour un camping aussi reculé, le câble est fourni gratuitement. Bonne journée.
14 juin 2005
Très beau ce matin mais l’air est frais et il faut mettre nos grandes manches. Comme nous reviendrons ici le 22 juin pour un séjour de 4 jours, nous avons décidé tout simplement de nous rendre en ville. À la sortie du camping, nous voyons traverser un magnifique chevreuil (photo à l’appui). Ça nous a excité de le voir. Par la suite nous nous sommes dirigés vers Trenton Library pour avoir un accès Internet. La porte de la bibliothèque était voisine du poste de police. Voyant notre interrogation dans le visage, un policier est venu à notre rencontre nous offrir son aide. Comme le service de la bibliothèque n’ouvre qu’à 2.00 heures, il nous suggère de nous rendre plutôt à la ville voisine New Glasgow et il nous donne les indications en conséquence, en anglais.. Rendus à la voiture, nous cherchons les indications données sur la minuscule carte de la ville. Mais, vlà t’y pas notre policier qui arrive et qui vient nous offrir de le suivre car qu’il se rend à New Glasgow. C’est t’y pas merveilleux de se faire escorter par la police jusque devant la bibliothèque. Il est même sorti de son véhicule pour nous saluer. On n’en revenait pas. Nous voilà devant la dite porte avec l`écriteau Library. Nous y entrons et nous dirigeons vers un bureau pour demander à la personne si elle parlait français et là elle dit : One moment please. Elle semblait ne pas comprendre notre « charabia». Elle part comme une flèche. Elle revient avec un beau Monsieur barbu et il dit vous êtes des visiteurs. Avec son plus beau sourire, il nous demande s’il peut nous aider. Alors je lui réponds en anglais que nous aimerions avoir l’accès à Internet. C’est là qu’il a compris que nous n’étions pas dans le bon local et il nous a escorté à son tour jusqu’au bon endroit et jusqu’à la bonne personne. Il est même allé jusqu’à expliquer à cette dernière ce que nous voulions. Il est même resté là jusqu’à ce que nous soyons bien installés. Accueillis plus chaleureusement que ça tu meures. Après coup, nous avons réalisé que nous étions dans le bureau administratif plutôt qu’à la bibliothèque même. C’est pour ça qu’on avait l’air de vrais extra-terrestres devant tous ces fonctionnaires. 2 escortes dans la même journée, faut le faire, on est plutôt chanceux. Étant en plein centre-ville de New-Glasgow, nous en avons profité pour visiter les belles boutiques artisanales. Elles avaient beaucoup de choses que je n’avais jamais vues. La petite marche au centre-ville nous a ouvert l’appétit et comme notre budget le permettait aujourd’hui, n’ayant pas eu à débourser pour une route payante, nous sommes allés manger du Mc Donald. Il est aussi bon qu’à Québec. Au retour à la maison, j’ai un appel de Yves et Julie. Je suis vraiment très contente d’aoir de leurs nouvelles. Ils vont très bien tous les deux et enfin j’ai reçu mon premier appel téléphonique. La madame était ben ben contente. Vers la fin de l’après-midi, un gros motorisé arrive. Le monsieur vient nous serrer la main en nous disant qu’est-ce que ça vient faire des gens de la Fédération (FQCC ) dans ce trou perdu. Là on a fait connaissance avec eux et le monde est vraiment petit car ils viennent de la Mauricie, plus précisément de Trois-Rivières. Elle s’appelle Solange et lui Pierre. C’est tout un hasard, nous ne sommes que 2 voyageurs dans ce camping perdue de la Nouvelle-Écosse et ce sont deux québécois de la même région. Les heureux hasards des voyages qui agrémentent le quotidien. En soirée, j’ai reçu également un beau téléphone de Nicolas. Ça m’a fait bien plaisir. Eux aussi vont bien. Une autre magnifique journée. On ne voit pas le temps passer.
15 juin 2005
Soleil radieux ce matin et un peu froid. . Nos voisins
viennent nous saluer avant notre départ. Personnes très gentilles et qui ont
fait de longs voyages. Ils nous font part de quelques expériences et nous
trouvent très bien organisés. Ils nous envient de voir que nous sommes partis
pour une longue période. Ils nous ont encouragés et souhaité un excellent
voyage. Départ vers 10.00 heures. Comme nous avons décelé un problème
électrique hier sur le camion, nous avons décidé d’aller faire vérifier le tout
par un garage GM recommandé à New Glasgow avant de partir. Au croisement de la
rue principale et de la sortie de la rue du camping, en tournant nous avons
frôlé un garde-fou qui était en fort mauvaise posture comme disait si bien la
capitaine bonhomme et après c’est nous qui étions mal en point et avions la
mine basse. Il y a eu de la déception sur le coup mais après avoir bien regardé
les dommages, on s’est dit que cela aurait pu être pire. La roulotte a quelques
égratignures et le bras droit de l’auvent est tordu et demande à être changé.
Silence pour un petit bout dans l’auto. Y avait rien à dire, c’était un
accident plate. Finalement, on arrive au garage et on réussit à se faire
comprendre en anglais. Ils s’occupent immédiatement de nous. Comme c’est l’heure
du dîner du personnel, on nous offre de venir nous conduire au centre d’achat
tout près et qu’ils vont s’occuper de l’auto dès le retour du dîner. Vers 1
heure, nous revenons à pied au garage, à peine 10 minutes de marche et là, on
nous présente un monsieur qui parle un peu français et qui nous traduit le
problème. La réparation peut prendre 20 minutes, maximum 2 heures. En attendant
je vous prête les clés de ma voiture pour vous permettre d’aller où vous
voulez. Alors, on lui dit que nous avons besoin d’aller chez le concessionnaire
de VR tout près d’ici, qu’on avait remarqué en sortant de l’autoroute, pour
faire réparer la pièce endommagée ce matin à notre VR. Il nous a même offert de
venir avec nous pour expliquer notre problème au concessionnaire et il a même
pris une photo des dommages si nous y allions sans la roulotte. On était
vraiment estomaqué devant autant de gentillesse et de disponibilité. Au moment
où nous allions vers sa voiture, notre camion sortait du garage. Tout était
réparé et en peu de temps. On n’en revenait pas. Enfin après avoir réglé la
facture, nous pinons la roulotte au camion et nous nous dirigeons chez le
concessionnaire de VR. Là encore, nous sommes très bien accueillis. Maurice avait
téléphoné du centre d’achat et Bill lui avait dit de passer en après-midi,
quand on le pourra. Il regarde les dommages, fait venir une autre personne et
celui-ci lui dit, prends le bras d’un autre auvent, change celle-ci et nous en
commanderons une autre. Ils savaient qu’on était des visiteurs. Là encore, on
était décontenancé. À Québec, on n’aurait même pas fait ça, on nous aurait dit
de prendre rendez-vous, etc. Enfin, Bill arrive avec la pièce défaite mais
malheureusement le bras était t. trop long. Il était vraiment désolé. Maurice
lui dit que la semaine prochaine, nous serons ici à Glasgow pour 4 jours.
Est-ce qu’il peut nous avoir la pièce pour la semaine prochaine? Il nous dit
oui, prend nos coordonnées et nous dit à la semaine prochaine et pas besoin de
prendre rendez-vous. Ça c’est du service, n’est-ce pas? Le bel accueil de tous
ces gens sympathiques nous a fait oubliés nos petits malheurs. Après toutes ces
péripéties, il est déjà 14.30 heures. Nous mettons enfin le cap sur Baddeck,
Ile du Cap Breton. J’éprouve une grande fatigue après toutes ces émotions et je
suis très contente que cela se soit bien passé malgré tout. Momo me dit que ça
va bien et que ça ne l’a pas trop fatigué. Heureusement, c’est lui qui conduit.
Nous poursuivons notre route dans la bonne humeur. Le paysage est magnifique
tout le long. Nous trouvons facilement le camping. Accueil amical. Service en
anglais mais on se comprend très bien. Un petit baume, sur notre journée
trépidante, on nous a accordé un escompte de 50% pour notre séjour d’une
semaine grâce à notre adhésion à Passeport América. C’est bon pour le moral.
Nous avons un très bel emplacement : boisé, près des commodités, tranquille
etc. On s’est installé comme des caravaniers expérimentés. (Pas d’avance,
recule, à droite etc.). On était bien fier. Lorsque l’installation fut
complétée, la madame était bien fatiguée, elle est allée se reposer un peu et
Momo l’a suivi peu après (juste se reposer…). Pour continuer le beau rythme
trépidant de la journée, en plein souper, Maurice ouvre une porte d’armoire
au-dessus de la dînette pour prendre un sachet de thé. Suite au voyage, les
choses se sont déplacées et la salière est tombée sur mon verre de vin.
Celui-ci s’est éclaboussé sur la table, la banquette et le mur. Là on éclate de
rire et je dis : ça se peux-tu, ça continue. C’est rien que drôle, y a des
journées comme ça. En passant Scotch Gard est excellent, pas de tache sur ma
banquette. C’est y pas merveilleux. Tous ces petits imprévus nous donnent plus
de confiance en nous pour voyager même si la langue n’est pas la même. Cependant
nous restons conscients que nous sommes dans de petites villes et le mode de
vie des gens est plus relaxe que dans les grandes villes. Nous avons grandement
apprécié la grande courtoisie des gens que nous avons côtoyés à New Glasgow. Have
a good night!