CHAPITRE V
Samedi, le 25 juin 2005
Lever vers 9.30 hres. Ensoleillé et la journée s’annonce très chaude. Il fait déjà 28.2° Celsius à l’extérieur. Malgré la chaleur nous décidons d’aller faire une randonnée pédestre le long de la East river qui passe au cœur de New Glasgow. Sur le retour nous entendons jouer de la Cornemuse. Alors, je fais courir Maurice pour aller prendre des photos. J’avais tellement hâte de voir un joueur de cornemuse en costume traditionnel que je poussais Momo pour pas qui le manque. C’était notre première occasion depuis que nous sommes en Nouvelle-Écosse. Le «piper», en fait c’était une femme. Elle jouait sur le portique d’une église pour un mariage. Maurice a même fait un petit vidéo pour qu’on entende la musique. Avec ce détour nous avons continué notre marche sur les trottoirs car j’avais mal aux pieds. Comme il faisait chaud, j’avais décidé de chausser mes petites sandales. Mais petite misère que ça été l’enfer au retour. Les ampoules étaient assez douloureuses que sur un bon bout de chemin, j’ai dû marcher pieds nus sur le gazon et l’asphalte. Je n’étais plus capable d’endurer mes sandales. Cependant, Momo a pris de l’avance et est venu à ma rencontre avec la voiture. Quel soulagement! Et combien heureuse. Impayable, ce Momo. De retour à la maison, je me suis payée un bon bain de pied avec une bière froide. Ça a fait du bien en ti péché. Les deux. J’espère la prochaine fois que je vais être assez intelligente pour bien me chausser en conséquence. La soirée est encore très douce. C’est très agréable de se prélasser et de profiter de cette splendide vue panoramique. Ce sont des petits bonheurs qui ne s’achètent pas mais qu’il fait bon vivre.
Dimanche, le 26 juin 2005
Une autre belle journée ensoleillée mais chaude. Tant mieux car notre curiosité l’a emporté. Nous avons décidé d’aller visiter la petite ville de Pictou. C’est un petit port de mer où a débuté la colonisation de la Nouvelle-Écosse vers 1767. Malgré le soleil, l’air marin était frais et nous n’avions pas de p’tite laine. Heureusement il y avait quelques jolies boutiques d’artisanat et un «market week-end» où les artisants locaux exposaient leurs œuvres. Mais le plus beau de cette visite a été le moment où nous avons découvert un kiosque où l’on vendait des «french fries» maison. On en cherche depuis notre départ et c’est une denrée rare dans les Maritimes. À notre goût, ils devraient vendre moins de lobsters et plus de french fries. Pour nous l’abstinence a été longue. Ce fut divin quand nous les avons dégustées pour le lunch. Nous irions jusqu’à dire qu’elles étaient supérieures à celles que l’on mange chez-nous. Pour de bonnes frites un détour par Pictou s’impose.
Lundi, le 27 juin 2005
Soleil radieux ce matin. Lui, yé de notre bord aujourd’hui. Départ pour L’Île du Prince Édouard. Traversier Caribou(NS)-Wood Islands(IPE). Attente d’environ ½ heure. Nous embarquons de justesse. Nous avons été l’avant-dernier véhicule à monter à bord du Holiday Island. C’était gratuit. Personne n’a payé en entrant ni en sortant du bateau. Ça nous a vraiment intrigué. L’air marin était frais malgré le beau soleil. On endurait nos gilets à manches longues et nos pantalons longs. Nous avons pris une collation sur le bateau : des «french fries» bien entendu. Sur le pont des passagers nous avons jasé avec des québécois avec qui nous avions fait connaissance sur le quai d’embarquement. Ils venaient de Montréal et étaient bien gentils. Ils se rendaient aux Îles de la Madeleine pour un mois. La traversée a duré tout près d’une heure et ce fut très agréable. J’ai été impressionnée de voir le nombre de gros camions, de voitures et de roulottes qu’il pouvait prendre. Comment tout ce poids peut-il flotter? Bonne route, jusqu’au camping Bayside Campgroud sur la baie de Rustico, malgré 2 petites déviations dues à des décisions du pilote(Momo). J’ai su intervenir tout de suite pour ramener mon pilote sur le bon chemin, cela m’a procuré une grande satisfaction et une grande joie. Momo m’a dit gentiment: T’es rendue bonne, voilà que tu corriges rapidement les erreurs du pilote. Ça m’a fait un p’tit v’lours, quoi. Sur le camping, nous avons un site magnifique encore une fois et quand je l’ai vu, je me suis dis mentalement, ça va être super pour s’installer. Mais non, ça été le bordel pour la mise à niveau, deux vraies pioches. Maurice a gardé son calme comme toujours mais moi, ça été l’enfer, l’enfer, l’enfer. Je devais être rouge comme un coq tellement j’étais enragée que ça aille aussi mal. Je craignais toujours de recevoir un morceau de bois quelque part, ça allait vraiment mal. Un moment donné, c’est moi qui ai pris les morceaux de bois et je les ai garochés plus loin avec quelques jurons. J’en avais raz le bol. Après maintes tentatives on réussit enfin à équilibrer la roulotte, c’était notre gros problème cette fois-ci. Après, je demande à Maurice de tout arrêter, d’aller payer notre facture à l’accueil puis de revenir s’asseoir, boire quelque chose et se reposer un peu avant de reprendre l’installation. C’est ce que l’on a fait sagement et cela ça nous a fait du bien surtout à moi. Le calme et le sourire sont revenus et tout s’est bien terminé. J’ai dit à Momo : une chance que tu me connais bien et que je ne te fais pas peur, hein! .Et l’on a bien ri de la situation. Par contre, on s’est rendu compte que l’on n’était pas bien équipé pour faire face à ce genre de terrains : je vais y réfléchir. Après souper nous sommes partis prendre une marche jusqu’au quai des pêcheurs qui donne sur la baie de Rustico. Sur celle-ci l’on voyait des centaines de bouées et l’on a appris que cela servait à la pêche aux moules bleues. C’est intriguant et beau à voir. Soirée relaxe devant un beau coucher de soleil radieux.
Mardi, le 28 juin 2005
Journée ensoleillée et assez chaude. Ici, ce n’est pas les chiens ni les coqs qui nous réveillent mais, les corneilles qui viennent marcher sur le toit et jacasser près de la fenêtre. Nous sommes allés explorer le centre-ville de Charlottetown. On pourrait la comparer à la ville de Trois-Rivières par sa superficie. Le centre ville est composé de vieux édifices mais la banlieue est moderne. On s’y sent un peu comme chez nous car on y retrouve les mêmes commerces, les mêmes banques etc. Nous avons fait un arrêt à la chocolaterie «The Anne of Green Gables». Nous y avons dégusté d’excellentes chips enrobées de chocolat. Hum! Que c’était bon. J’en ai encore l’eau à la bouche. Soirée relaxante : bien sûr une autre petite partie de Carcassonne. On l’aime bien votre jeu François et Sandra; espérons qu’il ne sera pas trop usé à la fin du voyage.
Mercredi, le 29 juin 2005
C’est chaud et très humide. Décidons d’aller visiter le site Green Gables de Parc Canada. C’est là qu’on y voit la fameuse maison d’Anne au Pignons verts. Visite intéressante mais pas aussi captivante que je m’attendais. J’espérais de l’animation avec des personnages costumés et il n’y en avait pas du tout. On n’avait qu’un feuillet pour nous guider. Pas grands services de la part des hôtesses. Quand même, on s’est fait plaisir, on a pris de belles photos. Il n’y avait pas de restriction. Il y a deux beaux sentiers dont un s’appelle «le chemin des amoureux». On l’a parcouru et on en a profité pour… À la fin de notre visite, nous avons eu juste le temps de monter dans l’auto qu’un orage d’été a commencé. On a été bien chanceux de ne pas prendre de douche forcée.
Arrivée à la maison, je fais cuire mon morceau de bœuf au presto pour faire un bon bouilli de légumes. J’avais minuté le micro-ondes à 30 minutes. Après une dizaine de minutes, je dis à Maurice : chéri, tu trouves pas que ça sent le plastique chauffé? Et là tous les deux on se met à chercher c’est quoi, on se met même le nez dehors pour voir si ça ne vient pas de là. Finalement c’est en rentrant dans la roulotte que je réalise que ça provenait du micro-ondes. Le couvert pour réchauffer les aliments était fondu. Par distraction, j’avais parti mon micro-ondes et non la minuterie. Pas fort. Sandra, tu reconnais bien ta belle-mère, n’est-ce pas? Très bon bouilli de légumes mais un ustensile en moins. Frais en soirée, restons à l’intérieur.
Jeudi, le 30 juin 2005
Soleil éclatant ce matin mais le thermomètre n’indique que 15° Celsius. Journée d’épicerie. Maurice prolonge le trajet car il ne reconnaît pas sa route au retour. Cependant il met ça sur mon dos. Mais je m’excuse, il m’avait bien dit que je n’avais besoin de rien, qu’il connaissait le chemin. Alors «no fault» pour moi. Je suis navigateur quand j’ai les instruments appropriés sinon je fouine partout, je fais du tourisme. Moi j’ai trouvé la route très belle. C’est mon ti-pet qui commençait à perdre patience mais il nous a bien ramenés à bon port malgré tout. La température s’est réchauffée en soirée. Il est 8.30 heures et je suis encore dehors à écrire ces lignes devant un beau coucher de soleil. Vraiment de la grosse misère que d’être caravaniers…
Vendredi, le 1ier juillet 2005
C’est frais avec beaucoup de nuages. «Canada Day» est ici une fête importante car Charlottetown est considéré comme le berceau de la Confédération Canadienne. Nous nous rendons au centre-ville de Charlottetown pour voir ce qui s’y passe pour la Fête du Canada. Il y avait fait beaucoup de boutiques et de kiosques de cadeaux et d’artisanat sur les quais du port. Dans les boutiques, on s’est fait offrir des morceaux de gâteau pour souligner la Fête du Canada. Spectacle de musique mais, ce n’était pas notre genre. Nous avons été frappé par la quantité de boutiques et surtout la grande variété et diversité. Aucune n’avait la même marchandise. À notre retour les tentes et les roulottes avaient poussé comme des champignons. Ils sont venus fêter et assister à la course d’autos du lendemain. Le camping déborde et le proprio nous a dit : ce matin je voulais m’arracher les cheveux; c’est ça qu’on dit en français? Il ne savait plus où donner de la tête. Il est très sympathique et s’efforce de parler français avec nous. Yé ben drôle
Samedi, le 2 juillet 2005
Samedi de bricoler, Maurice fait ses petits correctifs à l’intérieur de la roulotte. Le tintamarre des vroum vroum a commencé vers 1.00 heure. Pour se reposer les oreilles nous sommes partis au centre d’achat. Cela fait quelques années que nous nous cherchons des sacs à déchets pour l’auto. Nous en avions déjà trouvés chez Canadian Tire. Là encore, cet après-midi nous nous informons s’ils en ont. On nous répond par la négative. Alors comme nous avions affaire au Dolarama, je dis à Maurice que nous allons faire le tour comme il faut, on ne sait jamais avec eux. Eh! bien, par hasard, je vois une dame examiner des petits sacs en plastiques noirs et cela a attiré mon attention. Je m’approche pour voir de plus près et vla t’y pas que ce sont des petits sacs parfumés pour ramasser les excréments de nos chers petits amis les chiens. Nous voilà parti à rire tous les deux car on s’est dit les chiens vont au moins nous être utiles pour une chose. N’empêche que les sacs nous conviennent bien. Vive Dolarama; je dois bien l’admettre. Nous revenons vers 5.00heures. Nous nous préparons pour manger une bonne fondue chinoise avec l’accompagnement en musique de fond des bruits des vroum vroum. Très romantique. Le reste, on n’en parle pas, ça sort pas du camp. Ah! Ah! Ah!...
Dimanche, le 3 juillet 2005
Beau soleil de nouveau ce matin. Maurice n’a pas très bien dormi cette nuit. Chose plutôt rare chez lui car généralement il s’endort en déposant la tête sous l’oreiller bien sûr quand c’est pour dormir… C’est notre installation pour mettre au niveau la roulotte qui le fatigue. L’expérience d’hier avec un cric et des chandelles de mécaniciens n’a pas été concluante. Cela a été même plus dangereux qu’auparavant. On a failli se blesser et même endommager la roulotte car le terrain est sur du gazon. Ce dernier n’étant pas au niveau, le cric a tendance à glisser. Et lors de notre première installation, on avait que des petits bouts de planches raboutées. On a été chanceux car c’était dangereux quand Maurice devait reculer les roues dessus. Ça m’énervait à chaque fois. Hier soir, j’ai demandé au propriétaire si on pouvait prendre quelques vieilles planches de tables à pique-nique mais encore en bon état près des conteneurs. Il nous dit de prendre tout ce que l’on avait besoin. On était bien contents car Maurice avait élaboré un nouveau plan pour faire l’équilibre de la roulotte. Nous avons mis le plan à exécution ce matin et tout a bien fonctionné. C’est beaucoup plus sécuritaire et facile. Nous avons taillé 3 grandes planches qui supportent les deux pneus à la fois. Ici, c’est exceptionnel le fait de monter la roulotte sur 3 planches de haut et on a été pris par surprise. Je suis très fière de mon Momo et celui-ci est très satisfait et très soulagé du merveilleux résultat. Cela n’a demandé que de notre temps. Par la suite, lecture, bain de soleil, petit reposé et on se fait beau et belle car on s’en va souper en ville. Après une bonne pizza chez Mikes, on s’en va marcher dans les rues du centre-ville, tout en cherchant un coiffeur pour hommes et femmes car on est dû pour cette semaine. C’était très agréable de circuler dans les rues car il y avait peu de circulation et c’était une douce soirée d’été. En arrivant au camping nous fûmes éblouis par un autre resplendissant coucher de soleil. Avec tout ce beau monde sur le camping, notre nuit a été un peu dérangée car il y avait des fêtards mais on savait que ce n’était que passager. À la fin de l’avant-midi tout ce beau monde était parti et on a retrouvé la vie paisible de notre camping. Même le proprio était content.
Lundi, le 4 juillet 2005
Belle journée en perspective. Nous retournons chez Canadian Tire pour retourner le cric et les chandelles et nous continuons vers le centre-ville rencontrer notre barbier, Rose Barber Shop. Rose est une madame très gentille, originaire du Saguenay. Elle a passé quelques années à Hull. Suite à un voyage à l’Île-du-Prince-Édouard son conjoint et elle sont tombés en amour avec celle-ci. Depuis environ 26 ans, ils sont établis ici. Nous devions aller à la plage mais, vu l’heure avancée nous avons décidé de laver les véhicules; ce n’était pas un luxe. Ils sont propres, propres, propres. Beau coucher de soleil. La couleur change à chaque jour. Petit feu de camp dans la soirée. Très beau ciel étoilé.
Mardi, le 5 juillet 2005
Au lever, beau soleil. Décidons d’aller passer la journée à la plage Brackley à environ 15 minutes du camping. Nous préparons notre bouffe ainsi que tout le nécessaire. Le ciel se couvre et on souhaite ne pas avoir à regretter notre décision. Finalement, le ciel se dégage et nous avons passé une très belle journée au soleil. La plage Brackley est située dans le Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. Celui-ci est un cordon de 40 kilomètres de dunes et plages naturelles en sable fin. Ce n’est pas l’espace qui manque. Cependant l’eau est froide. Il y avait beaucoup de monde mais pas beaucoup de baigneurs Ce sont plutôt les jeunes enfants qui s’en donnaient à cœur joie. Bel après-midi. Revenons pour souper. En arrivant, je vais faire le lavage pendant que Maurice range. Durant la soirée, Maurice arrange les photos pendant que je fais de la lecture. Il est 11.30 heures et on n’a pas vu la journée passer ni la soirée.
Mercredi, le 6 juillet 2005
Contraste pour la température. Au réveil c’est nuageux; au milieu de l’avant midi la pluie s’installe pour le reste de la journée. Frisquet : on a droit qu’à un 15° Celcius. Journée parfaite pour une révision du journal de bord et du dossier de photos.